Défense : Paris reste sur ses bases militaires africaines

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Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Entre Dakar et Libreville, la France a décidé de ne pas choisir. « J’ai toujours indiqué qu’il y aurait une [base permanente] sur l’océan Indien et une autre sur la façade atlantique, avec un cas particulier qui serait le Gabon », a justifié Hervé Morin, le ministre français de la Défense, le 30 septembre, peu après la présentation en Conseil des ministres du budget des armées pour 2010.

La nouvelle stratégie globale de la France, définie dans le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale, élaboré en 2008 par la commission Mallet, préconisait pourtant de se concentrer sur un axe prioritaire reliant l’Atlantique, la Méditerranée, le golfe Arabo-Persique et l’océan Indien. Et prévoyait, à ce titre, le démantèlement de l’une ou l’autre force « prépositionnée » au Sénégal et au Gabon.

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In fine, seuls les 1 200 hommes stationnés en territoire sénégalais semblaient avoir vocation à rester, car ils fournissent à la France des capacités de prévention et d’action sur la façade occidentale, mais aussi sur la bande sahélienne, dans la lutte contre les trafics divers et les actes de terrorisme.

De même, il n’a jamais été question de quitter Djibouti. Cette base de l’armée de l’air n’a en effet rien perdu de son caractère stratégique. L’affaire du Ponant – ce voilier de croisière pris en otage en avril 2008 par des pirates somaliens en mer d’Aden et délivré par des forces françaises – a démontré l’importance de disposer d’un point d’appui dans cette zone où émergent de nouvelles menaces.

Mais s’il n’est pas question d’abandonner Djibouti aux Américains (en 2002, ils y ont installé une base d’un millier d’hommes), cette vieille implantation française devra quand même céder 400 à 500 de ses effectifs à la base d’Abou Dhabi créée en mai dernier : aux portes du détroit d’Ormuz – par lequel transite 40 % du pétrole mondial – et à 225 km de l’Iran, cet émirat est devenu l’un des points chauds de la planète. Cette nouvelle implantation permet en outre à la France de prendre pied sur le terrain sensible du Moyen-Orient et de marquer sa présence auprès des monarchies du Golfe, qui constituent un important débouché pour l’industrie française de l’armement.

Le maintien de la base de Libreville, en revanche, semble plus difficile à justifier. Le sort de ce legs de l’histoire coloniale française dépendra, selon Hervé Morin, des « discussions » que Paris aura avec les autorités gabonaises. 

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