Des montages financiers de plus en plus épineux
Peu à peu lâchés par les banques privées en difficulté financière, les grands projets hydroélectriques et d’extraction de gaz, déjà confrontés à l’opposition d’organismes écologiques et des populations locales, peinent à boucler leurs dispositifs financiers.
Dans une conjoncture économique mondiale défavorable, la mobilisation de fonds en Afrique pour les grands projets d’infrastructures, même les plus utiles, devient de plus en plus complexe. Prises dans les difficultés de la crise financière internationale, les banques privées partenaires sont contraintes de limiter leurs financements. Elles semblent plutôt se concentrer sur les projets miniers et pétroliers, sans doute plus rentables à terme, au détriment des grandes infrastructures. D’autant que le développement de ces dernières est régulièrement entravé par des contestations liées à la protection de l’environnement ou à un manque d’utilité pour les populations locales. L’Éthiopie en a fait l’amère expérience. La poursuite de la construction du barrage de Gibe III, d’un coût de 1,5 milliard de dollars, a en effet été reportée à la suite du retrait de la banque d’investissement JPMorgan Chase. L’opposition d’ONG environnementales aura aussi pesé sur un projet affectant lourdement l’écosystème local et dont la production électrique servira directement au Kenya et non aux populations éthiopiennes.
En attendant, les banques de développement se retrouvent de plus en plus esseulées pour financer les projets hydrauliques et gaziers sur le continent, face à des États souvent incapables de débourser les centaines de millions de dollars nécessaires à la construction de barrages et de centrales hydroélectriques ou gazières. Les bailleurs de fonds répondent pourtant présents pour pallier en partie la frilosité ou la défection de certains partenaires privés. Revue en détail des principaux grands projets africains dans le domaine.
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