Affaires étrangères : le test du Zimbabwe

Publié le 31 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Il aura fallu la visite du 6 au 9 août de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton pour que les Sud-Africains se rappellent que leur pays était encore sur la scène internationale. Ses premiers mois au pouvoir, Zuma les a consacrés à la politique intérieure, tranchant ainsi avec son prédécesseur, Thabo Mbeki, qui passait plus de temps à l’étranger que dans son pays.

En quelques années, Thabo Mbeki a réussi à mettre le continent à l’ordre du jour du G8 et de Davos, il a mis en place le Nepad, Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, impulsé une « renaissance africaine », créé un lien Sud-Sud avec l’Ibsa (India-Brazil-South Africa), etc. Il s’est aussi engagé dans de grandes médiations : Côte d’Ivoire, Rwanda, RD Congo, Burundi. Mbeki a d’ailleurs été récemment chargé par l’UA de trouver une « solution africaine » au nœud gordien créé par le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale lancé contre le président soudanais Omar el-Béchir.

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Le Burundi, où Zuma avait joué un rôle de médiation jusqu’à ce qu’il soit démis de ses fonctions de vice-président par Mbeki en 2005, devait être sa première destination en tant que chef d’État. Mais le voyage fut annulé à cause de la visite d’Hillary Clinton. Sa première sortie sera finalement pour l’Angola (du 19 au 21 août). Le milieu sud-africain des affaires réclame une amélioration des relations avec Luanda.

La « continuité » est le mot phare lancé par les conseillers internationaux de Zuma, ainsi que par la nouvelle ministre des Affaires internationales et de la Coopération, Maite Nkoana-Mashabane. En réalité, disent les diplomates, le ton a rapidement évolué vers plus d’ouverture.

Le plus grand test de Zuma sera sa capacité à gérer la crise au Zimbabwe, où le gouvernement d’unité nationale se porte mal. L’enjeu relève aussi de la politique interne, vu le grand nombre de Zimbabwéens vivant dans la précarité en Afrique du Sud. Lors de sa visite, Hillary Clinton s’est félicitée de la concordance de vues entre Washington et Pretoria sur le sujet, tout en insistant pour que l’Afrique du Sud en « fasse un peu plus ».

Le Premier ministre zimbabwéen, Morgan Tsvangirai, qui s’inquiète de voir son autorité s’effriter, a demandé l’intervention de Zuma, président de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe). L’ancien syndicaliste s’attendait à recevoir un soutien sans faille. À plusieurs reprises, il a demandé une rencontre pour expliquer ses griefs. Celle-ci a finalement eu lieu trois jours seulement avant l’arrivée d’Hillary Clinton.

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Zuma a promis de faire état des inquiétudes de Tsvangirai aux chefs d’État de la région. Mais la délégation du Premier ministre est repartie à Harare humiliée et déçue. Elle a été reçue en effet non à la présidence à Pretoria, mais au siège de l’ANC à Johannesburg. Reçue sans aucun protocole, par un Zuma en pull et col ouvert.

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