Air Mali retrouve de l’ambition

Détenue en majorité par la fondation Aga Khan, Air Mali (ex-CAM) atteindra les 25 milliards de F CFA de chiffre d’affaires cette année et vise la rentabilité dès 2010.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 16 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Créée en avril 2005 avec 3 milliards de F CFA (4,5 millions d’euros), Air Mali (ex-Compagnie aérienne du Mali, ou CAM) monte en puissance. Dès cette année, la compagnie détenue à 51 % par le Fonds Aga Khan pour le développement économique (Akfed) compte ouvrir deux liaisons intercontinentales, en plus de la ligne Paris-Bamako ouverte en 2005. « Avant la fin de l’année, nous comptons desservir Madrid et Marseille, avec deux à trois vols par semaine », précise Abderahmane Berthé, le directeur général d’Air Mali, qui gère une flotte de quatre appareils pour l’instant.

La CAM est détenue à 51 % par Akfed, et à 20 % par l’État malien, le reste se répartissant entre des investisseurs privés locaux. Mais si elle a été rebaptisée Air Mali début juin, ce n’est pas en référence à sa lointaine homonyme au destin tragique, privatisée en 1994 et liquidée en 2003. « CAM demeure notre nom générique. En changeant le nom courant, nous voulions acquérir la visibilité qui nous permet de capitaliser notre réussite », explique Berthé.

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De fait, la nouvelle Air Mali a multiplié par trois son chiffre d’affaires en un an. De 2007 à 2008, il est passé de 4,5 milliards de F CFA à 15 milliards. Cette année, il devrait atteindre les 25 milliards, l’équilibre des comptes étant prévu dès 2010-2011. Une croissance qui suit celle des passagers. La compagnie en attend 160 000 cette année, contre 122 000 en 2008 et 34 000 en 2007.

La clé du succès ? « C’est d’abord une synergie réussie entre les compagnies du groupe Celestair », affirme Piero De Angelis, le directeur commercial d’Air Mali. Celestair, filiale de l’Akfed, regroupe trois compagnies aériennes : Air Mali, Air Burkina et Air Uganda. Ces dernières profitent ainsi d’économies d’échelle. Le groupe possède notamment un contrat de maintenance avec la compagnie aérienne italienne Meridiana, elle-même détenue à 80 % par le holding Aga Khan.

Les filiales de Celestair bénéficient également d’un vaste réseau commun en Afrique, qui est stratégique pour leur développement. Sur le continent, Air Mali peut ainsi opérer douze destinations au lieu de huit : Accra, Niamey, Pointe-Noire et Ouagadougou sont desservies grâce à Air Burkina, qui profite aussi des destinations en Afrique centrale de sa partenaire malienne (Brazzaville, Libreville et Douala). « Notre stratégie d’expansion est en partie fondée sur la demande croissante d’une grande diaspora malienne, notamment sur la Guinée et le Gabon où notre positionnement est bon », confie encore Abderahmane Berthé. Une expansion africaine appelée à durer. Avec de bons taux de remplissage en Afrique (70 % en moyenne), Air Mali prévoit déjà d’ouvrir des lignes vers Nouakchott, Accra et Kinshasa… Mais là, la compagnie devra sortir son carnet de chèques pour étoffer sa flotte.

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