Dieudonné jette le masque
Dieudonné appartient-il encore au monde du spectacle ? En invitant, le 26 décembre, le négationniste Robert Faurisson, plusieurs fois condamné pour « contestation de crimes contre l’humanité », à le rejoindre sur la scène du Zénith, à Paris, l’humoriste est passé de la provocation à l’antisémitisme revendiqué. Cette fois, on ne peut plus parler de dérapage. Demander à 5 000 spectateurs d’applaudir un faussaire de l’Histoire – que l’on prétend honorer en lui décernant un « prix de l’infréquentabilité et de l’insolence » – relève de l’entreprise politique. Les connaisseurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Dans la salle, on pouvait notamment apercevoir Jean-Marie Le Pen, accompagné d’une de ses filles, Marie-Caroline.
Mais le plus consternant, dans cette affaire, n’est pas le naufrage d’un artiste qui fut talentueux. Après tout, de provocations en provocations, il était fatal qu’un jour Dieudonné bascule. Ce qui choque, c’est qu’il se soit trouvé une bonne partie du public pour applaudir Faurisson. Ces spectateurs savaient-ils vraiment qui est ce personnage ? On veut croire que non. Et que leur fascination pour Dieudo, voire leur détestation du « système » l’a emporté sur leur lucidité.
Plusieurs associations ont condamné le comportement de Dieudonné. Le parquet de Paris a, lui, ouvert une enquête préliminaire afin de déterminer si les propos tenus au Zénith tombent sous le coup de la loi.
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