Les observateurs

Publié le 24 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

– Le Marocain Allal el-Fassi, président du parti de l’Istiqlal, un nationaliste de la première heure, traditionnaliste et érudit de la pensée arabo-islamique.
– Le Tunisien Salah ben Youssef, panarabiste nassérien militant, vice-secrétaire général du Néo-Destour et ancien dauphin de Habib Bourguiba – alors en résidence surveillée en France -, dont il ne devait pas tarder à devenir l’ennemi irréductible (avant de mourir assassiné). Il était accompagné de Taïeb Slim, le frère de Mongi Slim, chef des négociateurs tunisiens dans les pourparlers avec la France, dont le comportement théâtral, dans un rôle de révolutionnaire intransigeant, ne manqua pas d’effrayer certains participants.
– L’Algérien M’hamed Yazid, « doyen du corps diplomatique algérien » (d’avant l’indépendance), qui bénéficiait déjà de nombreux contacts dans les réseaux anticolonialistes du monde entier. Il secondait Hocine Aït Ahmed, l’un des fondateurs du FLN, qui s’était furieusement battu, d’abord au Caire, avec Nasser, qui voulait lui tenir la bride courte, puis avec Nehru, lors de la réunion préparatoire de Bogor, pour que la Révolution algérienne ait toute sa place à la Conférence.
– Le parlementaire démocrate noir Adam Clayton Powell, qui joua le rôle de « représentant parallèle » des États-Unis, militant d’une Amérique « multiraciale » où « être un nègre n’est plus un stigmate : c’est une distinction ».
– Richard Wright, écrivain, journaliste et ancien communiste noir américain installé à Paris, qui manifesta sa déception devant la « faiblesse des Négro-Africains ».
– Mgr Makarios, l’archevêque de Chypre, et le grand mufti de Jérusalem, Amin el-Hussein, invités au nom des « combats pour l’autodétermination » qu’ils étaient censés mener, chacun à sa manière.
– Des Kalmouks, un Ouzbek, un imam du Turkestan et le « pèlerin de Bandoung », un « latino » anonyme qui avait cassé sa tirelire pour faire le voyage depuis Los Angeles, à la grande joie des chasseurs d’autographes et des 400 journalistes accrédités.
– S.E. Sivan, l’ambassadeur de France en Indonésie, assis au premier rang de la loge diplomatique, qui s’efforça de conserver une mine d’indifférence hautaine durant les plus vives attaques dont son pays faisait l’objet.

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