La Tunisie sur la piste d’un troisième auteur de l’attentat du Bardo

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a affirmé dimanche qu’un troisième auteur de l’attentat du Bardo était recherché, assurant qu’il n’irait « pas très loin » et promettant des sanctions contre les responsables des défaillances sécuritaires autour du musée.

Beji Caid Essebsi prie le 22 mars 2015 à l’entrée du Musée du Bardo de Tunis. © AFP

Beji Caid Essebsi prie le 22 mars 2015 à l’entrée du Musée du Bardo de Tunis. © AFP

Publié le 22 mars 2015 Lecture : 3 minutes.

Au lendemain de la diffusion par les autorités d’une vidéo montrant deux assaillants à l’intérieur du Bardo pendant l’attaque, M. Caïd Essebsi a évoqué l’existence d’une troisième personne directement impliquée, selon lui, dans l’attentat ayant coûté la vie à 20 touristes étrangers et un policier.

"Sûrement, il y en avait trois (…). Deux sont exécutés, mais il y en a un qui maintenant court un peu", a affirmé le chef de l’Etat, interviewé par des médias français. Mais "de toute façon, il n’ira pas très loin", a-t-il ajouté.

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Samedi, le ministère de l’Intérieur avait annoncé avoir émis un avis de recherche à l’encontre de "Maher Ben Mouldi Kaïdi", sans que l’on sache s’il s’agit de la même personne.

C’est un "élément terroriste dangereux (…) recherché dans le cadre de l’opération terroriste", était-il mentionné, sans autre précision. Le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti, a auparavant évoqué des "développements". "Mais pour préserver le secret de l’enquête et son efficacité nous préférons ne donner aucun détail", avait-il ajouté à l’AFP.

Jusqu’à présent, les autorités n’avaient fait état que de deux assaillants, tués par les forces de l’ordre: Jabeur Khachnaoui, un lycéen originaire de la région de Kasserine (ouest), et Yassine Laabidi (ou Abidi), 27 ans, dont la famille vit dans le Grand Tunis. "ll y a une enquête qui va aller très loin", a martelé dimanche Béji Caïd Essebsi, alors que les autorités ont fait état de plus d’une dizaine d’interpellations depuis mercredi.

Le chef de l’Etat, qui a déposé dans la matinée une gerbe devant le musée en hommage aux victimes, a par ailleurs souligné qu’une autre enquête devait déterminer les responsabilités liées aux failles sécuritaires autour du Bardo.

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Un touriste français de retour de Tunis a affirmé samedi à Marseille qu’on y rentrait "comme dans un moulin".

Réouverture mardi

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"Je vous garantis que ceux qui sont auteurs de ces dysfonctionnements auront affaire à l’administration", a proclamé M. Caïd Essebsi. La veille, il avait estimé qu’"en amont, la police et le renseignement" n’avaient "pas été assez systématiques pour assurer la sécurité du musée".

Des jihadistes ralliés au groupe EI avaient menacé la Tunisie d’attaques ces dernières semaines. Et, selon les autorités, près de 500 Tunisiens ayant combattu en Syrie, en Irak ou en Libye sont de retour chez eux.

Les deux auteurs de l’attentat, formés au maniement des armes en Libye selon Tunis, étaient connus des services de police. L’attentat du Bardo est le premier à atteindre des étrangers en Tunisie depuis 2002. C’est aussi le premier revendiqué en Tunisie par l’EI, qui sévit en Libye voisine, en Syrie et en Irak et compte des centaines de Tunisiens dans ses rangs.

Une première vidéo sur l’attaque, tirée en partie de caméras de surveillance, a été diffusée samedi soir par le ministère de l’Intérieur. Elle montre les deux assaillants déambulant dans le musée, kalachnikov à la main, capuche rouge sur la tête pour l’un et casquette à l’envers pour l’autre.

Des photos montrent ensuite leur cadavre, puis l’extrait se termine au pied d’un escalier. Encore vivants, ils croisent un homme qu’ils laissent partir en courant. Un bref échange a pu avoir lieu, et la présence ainsi que l’identité de cette personne suscitaient dimanche des interrogations.

Le Bardo, principal musée du pays, rouvrira ses portes mardi, a confirmé dimanche à l’AFP son conservateur, Moncef Ben Moussa, soulignant que les pièces archéologiques étaient "intactes".

"C’est un défi mais c’est aussi un message (…). Ce qui s’est passé nous touche tous mais nous voulons dire qu’ils (les auteurs de l’attentat) n’ont pas atteint leur objectif", a-t-il déclaré.
 

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