Fitch Ratings prévoit une croissance solide des banques d’Afrique subsaharienne
Dans un communiqué, l’agence de notation Fitch Ratings prévoit une croissance soutenue des banques d’afrique subsaharienne. La demande dans le financement des infrastructures et le secteur privé devraient compenser la chute des prix des matières premières.
La croissance de l’Afrique subsaharienne devrait offrir des conditions favorables pour les banques de la région en 2015, malgré la baisse des prix des matières premières, a annoncé Fitch Ratings dans un communiqué. Pour l’agence de notation, la demande de financement d’infrastructures et le dynamisme du secteur privé devraient soutenir la croissance du crédit, compenser le faible prix des matières premières et atténuer le risque politique.
Pays pétroliers
Dans les pays pétroliers, la chute des cours de l’or noir aurait pu contracter la demande de crédits. Pourtant, Fitch observe la situation inverse: Au Nigeria, premier exportateur d’or noir du continent, le secteur non pétrolier et la consommation interne maintiennent cette demande à un haut niveau. La croissance des prêts y a atteint 25% en 2014.
Fitch souligne toutefois que la croissance du crédit peut encore être bridée car les dépôts à court terme, abondant dans la région, ne sont pas bien adaptés au financement des prêts à plus long terme. Selon l’agence, les banques de la région, qui savent développer leurs portefeuilles de prêts sous de telles contrainte de gestion de trésorerie, sauront tirer leur épingle du jeu.
L’exception sud-africaine
Seule l’Afrique du sud fait figure d’exception. Fitch Ratings y prévoit une croissance faible de la demande de crédit, conséquence d’une économie affaiblie par les investissements d’infrastructures retardés et l’importance des grèves de 2014 dans le secteur minier. La demande de crédit à la consommation et aux petites entreprises est bonne mais les banques sont plus réticentes à prêter à ces segments à cause de l’augmentation des prêts non recouvrés après une période d’expansion rapide au cours de la période 2009-2013.
Selon l’agence de notation financière, les grandes banques sud-africaines, qui restent les plus développées de la région, pourraient trouver des relais de croissance dans une stratégie d’expansion panafricaine: « Elles peuvent accompagner les clients nationaux dans leur développement et fournir des services transfontaliers à travers une plate-forme commune pour la gestion de trésorerie, les transferts de paiement et les produits de financement du commerce » peut-on lire dans le communiqué.
Risque pays
Concernant les indicateurs de risque macro-prudentiel (IMP), Fitch Ratings place trois pays (Angola, Ethiopie et Ghana) dans la catégorie « 3 », qui traduit le niveau de risque le plus élevé. La Côte d’Ivoire, le Congo, le Kenya, le Lesotho et le Mozambique se situent dans la catégorie « 2 » qui traduit un risque modéré. L’Afrique du sud et le Nigéria obtiennent un IMP de « 1 ». Une croissance plus faible de l’octroi de prêts peut être positive pour la stabilité financière et réduire le risque systémique du secteur bancaire. D’autres facteurs, tels que les taux de change effectifs et les prix de l’immobilier influent aussi sur les IMP.
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