La Libye arrête 400 migrants clandestins avant leur embarquement

Quelque 400 migrants clandestins ont été arrêtés dimanche par les autorités libyennes avant leur embarquement pour l’Europe, a annoncé dimanche l’organisme libyen chargé de la lutte contre l’immigration illégale.

Des migrants en détention dans un centre de rétention, le 17 mai 2015. © AFP

Des migrants en détention dans un centre de rétention, le 17 mai 2015. © AFP

Publié le 17 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Ces arrestations sont intervenues à la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne à Bruxelles consacrée au lancement d’une opération navale contre les passeurs en Méditerranée, en particulier au large de la Libye.

Les migrants, en majorité originaires de Somalie et d’Ethiopie, ont été arrêtés dimanche à l’aube alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer à Tajoura, une petite ville à l’est de Tripoli, a indiqué à l’AFP Mohamed Abdel Salam al-Qoeiri, porte-parole de cet organisme dépendant des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale.

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Plusieurs femmes enceintes figurent dans ce groupe, selon lui.

Un photographe de l’AFP a ensuite vu des dizaines d’immigrés arriver successivement en voitures à Tripoli avant d’être rassemblés dans un centre de rétention.

"Ils nous arrêtés et nous ont conduits ici. La raison pour laquelle j’ai fui mon pays est qu’il est en guerre et qu’il n’y a pas de gouvernement. Nous avons besoin de toute l’aide possible", a expliqué Adam Ibrahim Abdallah, un Somalien.

"J’ai payé 1.400 dollars pour arriver à Tripoli. Je suis resté dans une résidence pendant deux mois et j’ai payé de nouveau 1.400 dollars pour me rendre en Italie", a-t-il raconté.

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De nombreuses femmes figuraient dans le groupe, parmi lesquelles Annabelle, une Nigériane qui affirme ne pas vouloir "aller en Europe" mais y avoir été forcée par son frère. "Donnez-moi n’importe quel travail et je le ferai, comme domestique ou autre, mais ne me renvoyez pas au Nigeria", implore-t-elle.

"Je vous supplie de me garder en Libye, je ne veux pas retourner dans mon pays", déclare aussi Maneh, du Niger. En pleurs, elle explique que son mari est parti pour l’Europe bien avant elle. "Je ne sais pas où il est et j’ignore s’il est en vie ou mort".

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Plan de lutte en Libye

Leur arrestation a coïncidé avec le lancement par les autorités de Tripoli d’un plan de lutte contre l’immigration clandestine et les passeurs, a déclaré un haut responsable libyen de la sécurité.

Sur les 1.770 km de côtes libyennes, les départs de clandestins n’ont cessé de s’intensifier depuis que le pays s’est enfoncé dans le chaos après la chute de Mouammar Kadhafi, laissant les mains libres aux passeurs. Deux autorités s’y disputent actuellement le pouvoir.

Ces côtes ne sont situées qu’à un peu plus de 300 km de l’île italienne de Lampedusa, que des centaines de migrants venus d’Afrique, de Syrie ou d’autres zones de conflit tentent chaque semaine d’atteindre.

Selon un décompte au 7 mai de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 34.500 migrants sont arrivés en Italie cette année mais quelque 1.770 sont morts ou ont disparu en mer, soit déjà plus de la moitié des près de 3.300 morts enregistrés en 2014.

Pour lutter contre cet afflux, l’UE envisage de lancer une opération navale contre les passeurs de migrants et espère pour cela un feu vert de l’ONU.

Destinée à "détruire le +business model+" des trafiquants qui exploitent le désespoir des migrants, elle pourrait être lancée en juin lors d’un sommet des chefs d’Etat européens à Bruxelles, après son approbation lundi par les ministres.

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