Burkina : des ossements retrouvés dans la tombe supposée de Thomas Sankara

L’exhumation de la tombe supposée de Thomas Sankara a été réalisée mardi. Les ossements retrouvés vont être expertisés afin d’essayer d’authentifier la dépouille.

Les forces de sécurité autour du cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou, le 25 mai 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Les forces de sécurité autour du cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou, le 25 mai 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 27 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Au moins aura-t-on trouvé une dépouille, même s’il on ne peut certifier s’il s’agit ou non de celle de l’ancien président Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d’un coup d’État mené par Blaise Compaoré. Dans le cimetière de Dagnoën, un quartier de Ouagadougou, l’exhumation de la tombe présumée du leader de la révolution burkinabè, réalisée mardi 26 mai après 18 ans de combat judiciaire, a révélé la présence d’ossements, selon l’avocat de la famille du défunt.

"Je peux certifier que dans la tombe supposée être celle de Thomas Sankara, des restes ont été exhumés. En tant qu’avocat représentant la famille, nous avons constaté aux environs de 8H35, à 45 cm de profondeur les premiers ossements", a déclaré Me Benwendé Stanislas Sankara. "Les restes qui ont été retirés de la poussière, sont constitués de quelques ossements, de tissus au fonds rouge avec des traits noirs", a détaillé l’avocat.

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Après son assassinat dans des circonstances troubles, Thomas Sankara avait été enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps se trouve réellement dans sa tombe officielle. Une expertise ADN doit être menée pour tenter d’authentifier la dépouille. "Nous pensons que les restes qui ont été totalement enlevés aux environs de 11 heures pourront permettre aux experts de faire leur travail scientifique et de produire le rapport que nous attendons", a poursuivi Me Sankara.

Douze compagnons

Le travail d’exhumation débuté lundi est conduit par trois médecins, un Français et deux Burkinabè, en présence du commissaire du gouvernement et d’un juge d’instruction. En plus du cas de Sankara, il concerne les corps censés être ceux de douze des compagnons de l’ancien président. Les tombes de deux d’entre eux ont également été ouvertes. "Ils ont trouvé des restes de survêtement dans la première tombe. Dans la deuxième tombe, ils ont trouvé deux dents, une partie de la mâchoire et d’autres restes de survêtement", avaient indiqué à l’AFP des proches de victimes.

La gendarmerie a empêché tout attroupement autour de l’endroit mais quelques curieux se sont réunis à plus de 500 mètres de là. Au passage du corbillard transportant les caisses contenant ces restes, et escorté par la gendarmerie, la foule amassée aux abords du cimetière avait entonné l’hymne national. Les tombes ont été mises sous scellés début avril par la justice militaire du Burkina qui enquête depuis mars sur les circonstances de la disparition du père de la révolution burkinabè. Plusieurs auditions ont déjà eu lieu et notamment le 14 mai celle de Mariam Sankara, veuve du défunt président.

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(Avec AFP)
 

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