Suite à l’attentat de Sousse, Fitch abaisse ses prévisions de croissance pour la Tunisie
L’attaque terroriste de Sousse, durant laquelle 38 touristes ont perdu la vie, devrait entraîner un net ralentissement de la croissance économique en Tunisie. L’agence de notation Fitch Ratings a abaissé de près d’un point ses prévisions de croissance du PIB du pays en 2015.
L’attentat terroriste du 26 juin dernier, durant lequel un jeune étudiant tunisien armé d’une Kalachnikov a ouvert le feu sur les vacanciers près de l’hôtel Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, près de Sousse, faisant 38 morts et une quarantaine de blessés, devrait avoir un impact dévastateur sur la saison touristique dans le pays d’Afrique du Nord : les départs de touristes se multiplient et les annulations de réservations se comptent en milliers.
Dans une étude en anglais publiée le mercredi 1er juillet, Fitch Ratings note que « cette attaque – la deuxième en trois mois après celle du Musée du Bardo à Tunis en mars – qui a également ciblé des touristes étrangers, va affecter l’économie tunisienne à court terme par le biais de son impact négatif sur le tourisme. » Selon Salma Rekik, la ministre tunisienne du Tourisme, le manque à gagner entraîné par l’attentat pourrait atteindre 1 milliard de dinars, « soit plus de 515 millions de dollars cette année, l’équivalent de 1,1 % du PIB », rappelle Fitch Ratings.
Dans une note publiée en mars, l’agence misait sur une hausse de 2,8 % du PIB tunisien en 2015, soit 0,5 point de plus que le taux de croissance enregistré l’an dernier. Fitch Ratings parie désormais sur un ralentissement de la croissance économique, avec un PIB en progression de seulement 1,9 % en 2015, « en raison de l’impact de l’attaque terroriste sur le tourisme et les IDE », explique l’agence qui rappelle que « l’industrie touristique a représenté 7 % du PIB de la Tunisie en 2014, 12 % de l’emploi et 9 % des entrées de devises (2,1 milliards de dollars) ».
Optimiste
Fitch Ratings reste néanmoins optimiste quant aux perspectives à moyen terme de la Tunisie. « Nous croyons que le processus de transition et de stabilisation politique est bien ancré. La révision, en mars, des perspectives de la note souveraine de la Tunisie [« BB-« ] de négative à stable reflète principalement l’achèvement d’un processus démocratique de quatre ans. […] Cette transition réussie devrait soutenir les efforts visant à relancer l’économie tunisienne et mettre en œuvre les réformes structurelles à même de soutenir la croissance, qu’il s’agisse de la révision du Code d’investissement, de la restructuration des banques publiques et des réformes fiscales que recommandent les bailleurs de fonds ».
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