En Gambie, la disparition d’un journaliste de Teranga FM inquiète

Le directeur de la radio gambienne Teranga FM n’a pas été vu depuis le 2 juillet. Les autorités gambiennes sont montrées du doigt.

À Banjul, un panneau à la gloire du président  Yahya Jammeh, qui était au pouvoir depuis 1994. © AP Photo/AP/SIPA

À Banjul, un panneau à la gloire du président Yahya Jammeh, qui était au pouvoir depuis 1994. © AP Photo/AP/SIPA

Publié le 10 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

La disparition d’Alagie Sisay, journaliste et directeur de la radio Teranga FM, inquiète. Ce dernier a été vu pour la dernière fois le 2 juillet, après avoir été conduit de force dans un véhicule stationné devant le siège de la radio, rapporte Reporters sans frontières (RSF).

Selon les déclarations du frère d’Alagie Sisay à RSF, le journaliste l’a prévenu que des agents de la National intelligence agency (NIA) – les services de renseignements gambiens -, l’avaient enlevé. Ce que la NIA a depuis formellement démenti.

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« Cette disparition est extrêmement préoccupante », affirme Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique chez RSF, contactée par Jeune Afrique. Une situation d’autant plus inquiétante que la radio Teranga FM, créée en 2009, est régulièrement la cible des autorités gambiennes. « Elle a déjà été forcée à fermer à trois reprises. En janvier 2015, suite à une tentative manquée de coup d’État, on lui avait demandé de ne diffuser que de la musique », ajoute Cléa Kahn-Sriber.

La presse dans le collimateur des autorités

Les journalistes sont régulièrement ciblés par le pouvoir, affirme l’organisation de défense de la liberté d’expression. La veille de la disparition d’Alagie Sisay, toute la rédaction du journal The Voice avait été convoquée par la NIA. « Une intimidation à peine voilée », souligne Cléa Kahn-Sriber.

La disparition d’un journaliste n’est pas une première en Gambie. En 2006, Ebrima B. Manneh, reporter du Daily Observer, avait été arrêté par des policiers en civil, rappelle Amnesty International. Depuis, le journaliste n’a jamais été revu.

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Si l’ONU, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest et l’Union africaine ont demandé la libération du journaliste et des explications pressantes sur sa disparition, la Gambie, dirigée par Yahya Jammeh, prétend avoir perdu sa trace.

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