Thami Ghorfi : « On peut être une école africaine très internationalisée »

Une plus grande implication des entreprises, notamment pour faciliter la mobilité des étudiants, permettrait aux business schools du continent de décoller, estime le président de l’Esca.

Le Marocain est diplômé de l’ISG Paris et de l’Essec Business School. © Camille Millerand/JA

Le Marocain est diplômé de l’ISG Paris et de l’Essec Business School. © Camille Millerand/JA

Publié le 9 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Parmi ses priorités, Thami Ghorfi, le fondateur de l’Esca-École de management de Casablanca, mise sur le développement du réseau de son établissement à l’échelle mondiale. Selon lui, les partenariats entre grandes écoles apportent aux diplômés une reconnaissance indispensable.

Jeune Afrique : Quel regard portez-vous sur l’évolution des business schools africaines ?

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Thami Ghorfi : Depuis quatre ou cinq ans, j’observe une progression de la qualité des établissements en Afrique, publics comme privés. Probablement parce que les jeunes qui restent sont plus exigeants et que les entreprises, qui souhaitent recruter localement, mettent une certaine pression sur ces écoles pour former de bons profils. Donc non seulement les bonnes écoles du continent n’ont pas de complexes, mais elles ont même des atouts par rapport aux écoles occidentales.

L’Afrique, désormais entrée dans la mondialisation, sans-serif; font-size: 18.399999618530273px; font-weight: bold; text-align: center;">intéresse les grands groupes.

Quels sont les manques à combler pour les établissements africains ?

Les entreprises doivent davantage investir au niveau des chaires de recherche et d’enseignement dans les business schools. Après tout, nous leur fournissons des talents… Il manque également des bourses et des mécanismes de financement pour favoriser la mobilité étudiante au niveau du continent. Il faudra trouver des modèles avec des institutions internationales et de grands groupes internationaux. Sans cette mobilité, nous ne favoriserons pas celle des cadres de demain, qui contribuera à la croissance des entreprises en Afrique.

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À quelles institutions pensez-vous ?

À la Banque mondiale, à l’Union européenne, à la Banque africaine de développement… Côté entreprises, je pense à des groupes internationaux africains ou européens dans l’électricité, les médias, la banque… Ces groupes ont déjà mis un pied dans la responsabilité sociale et environnementale, mais il faut structurer, organiser, ne pas se contenter d’initiatives individuelles. L’idéal serait de créer des instances qui capteraint ces initiatives pour dynamiser l’ensemble.

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En dehors de l’ESC Grenoble, envisagez-vous de nouveaux rapprochements ?

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L’ESC Grenoble est un allié stratégique. Mais notre réseau de partenaires s’étoffe d’année en année : nous en comptons aujourd’hui une cinquantaine. Nous sommes l’une des rares écoles africaines à avoir des étudiants au Japon, en Chine, en Inde, en Amérique, en Europe… Nous avons des objectifs à renforcer en Asie et développons des partenariats en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie. L’une de mes étudiantes marocaines vient d’être recrutée à Shanghai par un groupe chinois. Trilingue – anglais, français et arabe -, elle se débrouille aussi en mandarin. Elle est donc capable de décrypter les mondes occidental, asiatique et africain… Un atout magnifique pour ce groupe !

Comment trouver la bonne formule entre ouverture internationale et spécificité africaine ?

L’Afrique intéresse tous les grands groupes ; elle est entrée dans la mondialisation. C’est parfaitement compatible : on peut être une école africaine très internationalisée. À l’Esca, nous permettons aux étudiants d’aller observer d’autres modèles d’émergence – à Istanbul, par exemple – afin de leur apporter d’autres repères et références.

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