Johannesburg, pied-à-terre d’Embraer

Le constructeur brésilien Embraer, qui compte doubler le nombre de ses appareils en activité sur le continent, s’est associé au transporteur Airlink pour mettre en place un centre de maintenance.

L’avionneur a livré le 10 octobre son 900e E-Jet. Le client ? KenyaAirways. DR

L’avionneur a livré le 10 octobre son 900e E-Jet. Le client ? KenyaAirways. DR

Publié le 23 octobre 2012 Lecture : 3 minutes.

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Les flottes africaines décollent

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Beau symbole pour l’avionneur brésilien de sa volonté affirmée de cibler le marché africain. Le 10 octobre, Empresa Brasileira de Aeronáutica (Embraer) a livré le 900e appareil issu de sa gamme phare E-Jet. Orné de la livrée verte, noire et rouge de Kenya Airways, le E190 de 96 sièges est le 12e biréacteur Embraer de la compagnie – qui en comptera 20 au terme de la commande actuellement en cours de livraison à raison de 1 appareil par mois.

Cette livraison symbolique a eu lieu deux mois après l’ouverture du premier service après-vente consacré à l’Afrique, chapeauté par le transporteur sud-africain Airlink. « Nous sommes clients d’Embraer depuis 2001 et nous entretenons une excellente relation, s’enthousiasme Rodger Foster, PDG d’Airlink. La valeur de notre centre de maintenance agréé, de pièces détachées et d’équipements Embraer est de 2 millions de dollars [1,5 million d’euros, NDLR] et atteindra 7 millions de dollars fin 2013. » Le partenariat avec cette compagnie régionale – déjà propriétaire de 11 Embraer ERJ 135 (37 places) – s’inscrit dans une démarche destinée à assurer au troisième avionneur civil du monde une vraie présence en Afrique. Outre la maintenance et les pièces détachées, celui-ci propose désormais à Johannesburg des formations, avec la société FlightSafety.

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ATR s’implante aussi

Déjà considéré comme un hub aérien dans l’hémisphère Sud, Johannesburg est en passe de devenir un pôle du secteur. D’où l’installation en février par ATR, le constructeur européen d’avions turbopropulseurs, d’un simulateur d’une valeur de près de 8 millions d’euros. Intégré à un centre de formation géré par Comair – holding opérant pour British Airways en Afrique du Sud – ce Full Flight Simulator (FFS) a accueilli en quelques mois 1 000 pilotes venus de trois continents, selon David Vargas, porte-parole d’ATR. « L’ouverture du centre de formation à Johannesburg correspond à une volonté de renforcer notre support client en Afrique. Mais le simulateur est aussi une source de revenus car les opérateurs ont la possibilité de le louer pour former eux-mêmes leurs pilotes et leurs équipes de maintenance », précise-t-il. Le prix d’une formation ATR sur le FFS avoisine les 40 000 euros. A.D.S.

L’annonce du partenariat avec Airlink a eu lieu le 1er août, alors qu’Embraer tenait à deux pas de l’aéroport de Johannesburg sa première réunion d’opérateurs africains – 200 représentants de clients de la gamme ERJ (37 à 50 places) venus écouter le détail d’une stratégie visant à doubler dans les deux ans le nombre d’appareils Embraer sillonnant le ciel du continent. À ce jour, ils sont 54, répartis entre 16 opérateurs de 13 pays.

Marché fécond

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Flotte vieillissante, essor des liaisons régionales et engouement pour les produits provenant de pays émergents… Embraer se lance dans un marché fécond, souligne Mathieu Duquesnoy, vice-président chargé de l’aviation commerciale pour le Moyen-Orient et l’Afrique. « Nos jets sont aussi rapides que les Boeing ou les Airbus. Les taux de remplissage étant faibles en Afrique, il y a un grand potentiel pour les avions de 70 à 120 sièges. C’est pour cette raison que l’Embraer ERJ 145 (50 places) et la famille des E-Jets ont été bien accueillis dans cette région. »

Mais les ambitions du spécialiste de l’aviation régionale, qui fait face au canadien Bombardier, à l’européen ATR et au russe Sukhoï, doivent être relativisées : l’an dernier, l’Afrique n’a contribué qu’à hauteur de 7 % à son chiffre d’affaires (4,5 milliards d’euros au total). Dans des pays où le brésilien ne peut pas compter sur les banques pour accorder des taux d’intérêts intéressants à ses clients, il mise sur ECC Leasing Company, un loueur et marchand d’appareils de seconde main qu’il détient à 100 %.

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