Gouvernance : l’indice Ibrahim confirme une amélioration

L’édition 2012 de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique confirme la tendance générale à l’amélioration de la gouvernance sur le continent africain, mais laisse percevoir quelques évolutions préoccupantes chez certaines grandes puissances régionales.

Pour Mo Ibrahim, « la bonne gouvernance consiste à savoir tirer le meilleur parti des ressources de son pays afin de garantir les résultats que tout citoyen du XXIe siècle est en droit d’attendre ». © AFP

Pour Mo Ibrahim, « la bonne gouvernance consiste à savoir tirer le meilleur parti des ressources de son pays afin de garantir les résultats que tout citoyen du XXIe siècle est en droit d’attendre ». © AFP

Publié le 15 octobre 2012 Lecture : 3 minutes.

Le sixième Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG), publié le 15 octobre, confirme la tendance générale à l’amélioration du niveau global de gouvernance en Afrique depuis 2000. Au cours des dernières années, pour le continent pris dans son ensemble, 11 des 14 sous-catégories de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) ont enregistré une amélioration. Les sous-catégories santé, secteur agricole et parité ont enregistré les améliorations les plus fortes. Sur les 88 indicateurs qui composent l’IIAG, les améliorations les plus notables concernent les tensions transfrontalières, les conventions internationales fondamentales relatives aux droits de l’homme, la législation contre les violences faites aux femmes, le ratio recettes budgétaires/dépenses budgétaires, la couverture numérique et le traitement antirétroviral.

Évolution défavorable de certaines puissances régionales africaines

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Si la gouvernance s’améliore de manière continue dans de nombreux pays, les progrès accomplis semblent marquer le pas pour quelques-unes des grandes puissances du continent.

Toutefois, si la gouvernance s’améliore de manière continue dans de nombreux pays, les progrès accomplis depuis 2006 semblent marquer le pas pour quelques-unes des grandes puissances du continent (Afrique du Sud, Égypte, Nigeria et Kenya). Au cours des six dernières années, ces quatre pays ont enregistré une baisse de leur performance dans deux des quatre catégories principales de l’IIAG : sécurité & souveraineté du droit et participation & droits de l’homme. Pour chacun de ces quatre pays, le plus important recul a été observé dans la sous-catégorie participation, qui évalue le degré de participation des citoyens  au processus politique. L’Afrique du Sud et le Kenya enregistrent en outre des signes de régression dans la catégorie développement économique durable. Quant au Nigeria, locomotive de l’Afrique de l’Ouest, il chute pour la première fois cette année dans le peloton de queue des dix pays les moins performants du continent.

Des tendances régionales contrastées

Si les performances de gouvernance de l’Afrique occidentale, centrale et australe continuent de progresser,  celles de l’Afrique du Nord et de l’Est ont  régressé. Dans la catégorie développement économique durable, l’Afrique de l’Ouest devance désormais l’Afrique de l’Est, aujourd’hui tirée vers le bas par la contre-performance de deux de ses piliers, le Kenya et l’Ouganda. De manière générale depuis 2006, c’est dans les catégories développement économique durable et développement humain que les meilleures performances au niveau continental ont été enregistrées. Parallèlement, les catégories sécurité & souveraineté du droit et participation & droits de l’homme marquent une régression.

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Sur les six dernières années, presque la moitié des pays du continent  (21 sur 52) ont vu s’accroître le déséquilibre entre leurs performances dans chacune de ces quatre catégories. L’IIAG 2012 montre que cinq des six pays où ce déséquilibre est le plus marqué se situent en Afrique du Nord : Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie. De fait, l’Afrique du Nord est non seulement  la région où les déséquilibres sont les plus marqués, mais également celle qui a enregistré le plus important recul en termes de gouvernance globale depuis 2006.

L’Afrique de l’Ouest prend du retard sur le sujet de la parité, aspect essentiel de la gouvernance.

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Des améliorations générales en matière de parité, même si l’Afrique de l’Ouest demeure à la traîne.

Dans toutes les régions, le score le plus élevé dans la catégorie participation & droits de l’homme est enregistré dans la sous-catégorie parité, à l’exception notable de l’Afrique de l’Ouest, qui réalise là au contraire son score de sous-catégorie le plus faible. L’Afrique de l’Ouest prend du retard sur cet aspect essentiel de la gouvernance.

Pour Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande et membre du conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim : « La parité est une question de gouvernance fondamentale. Ce n’est pas uniquement une question de droits de l’homme. Les femmes africaines ont une extraordinaire capacité à susciter le changement. De fait, l’équité et l’égalité entre hommes et femmes relèvent de l’intérêt stratégique des dirigeants africains. »

De belles réussites… et quelques échecs

Au cours des six dernières années, la Tanzanie a progressé dans le classement de l’IIAG, et rejoint  pour la première fois le peloton de tête des dix pays les plus performants. L’Angola, le Liberia et le Togo ont quitté pour leur part la liste des dix pays les moins performants de l’IIAG. Ils ont été remplacés par l’Érythrée, la Guinée-Bissau et le Nigéria.

Entre 2000 et 2011, sept pays ont enregistré une amélioration particulièrement remarquable de leur score général de gouvernance : le Libéria, l’Angola, la Sierra Leone, le Rwanda, le Congo-Brazzaville, la RD Congo et la Zambie. Seul Madagascar a régressé de façon notable.

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