Génocide rwandais : le parquet de Paris requiert un non-lieu pour le prêtre Munyeshyaka
Le parquet de Paris a annoncé mercredi 19 août avoir demandé un non-lieu dans l’affaire du prêtre rwandais Wenceslas Munyeshyaka, mis en cause dans le génocide de 1994.
![Tribunal de Paris © Jacques Demarthon/ AFP/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/08/19/parqet-paris.jpg)
Tribunal de Paris © Jacques Demarthon/ AFP/AFP
Vingt ans après le début de l’enquête, le parquet de Paris se prononce pour un non-lieu pour Wenceslas Munyeshyaka installé en France depuis 1995 où il a été mis en examen et accusé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui s’est dessaisi au profit de Paris. Suite à la décision du parquet de Paris, il revient aux juges d’instruction d’ordonner ou non le renvoi du prêtre devant une cour d’assises.
« S’il ressort des investigations que le rôle de Wenceslas Munyeshyaka durant le génocide de 1994 a pu susciter de très nombreuses interrogations en raison, notamment, de son comportement mais aussi des propos qu’il a cru devoir tenir pendant et après le génocide […] l’instruction n’a pas permis, au final, de corroborer de façon formelle des actes précis et certains de sa participation active » comme auteur ou complice, a indiqué le procureur de la République, François Molins, dans un communiqué.
Au moins 800 000 morts
Avant de s’installer en France, Wenceslas Munyeshyaka était vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, qui accueillait des réfugiés pendant le génocide rwandais. Dans l’acte d’accusation de 2005, le procureur du TPIR lui reprochait d’avoir participé à des réunions planifiant des massacres et d’avoir livré des civils tutsis aux milices hutues. Il était aussi accusé d’avoir lui-même abattu trois jeunes tutsis, encouragé ou commis des viols.
Wenceslas Munyeshyaka, qui s’est exilé en France avec l’aide de l’Église, exerce aujourd’hui à Gisors (Eure) sous contrôle judiciaire et continue de clamer son innocence, affirmant avoir fait de son mieux pour aider les civils et assurant avoir fui Kigali car les « miliciens » lui « reprochaient d’avoir protégé les Tutsis ».
Procès à venir
En tout, entre 20 et 30 procédures judiciaires sont ouvertes en France en lien avec le génocide, contre des Rwandais en exil. Le premier procès qui a eu lieu à Paris a permis la condamnation de l’ancien officier de la garde présidentielle Pascal Simbikangwa, qui a été condamné en 2014 à 25 ans de réclusion criminelle pour génocide et complicité de crimes contre l’humanité. Un jugement duquel il a fait appel. Deux autres procès sont attendus en 2016, celui de Tito Barahira et de Octavien Ngenzi, deux anciens bourgmestres.
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