Burundi : le gouvernement ne négociera pas « avec ceux poursuivis pour insurrection »

Le gouvernement du Burundi a exclu mercredi toute négociation avec des dirigeants de l’opposition et de la société civile poursuivis pour insurrection.

Des femmes burundaises manifestent dimanche 10 mai pour le douzième jour de suite contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. © Aymeric Vincenot/AFP

Des femmes burundaises manifestent dimanche 10 mai pour le douzième jour de suite contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. © Aymeric Vincenot/AFP

Publié le 23 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

Les autorités burundaises n’ont pas tardé à répondre à l’appel au dialogue inclusif lancé mardi par la conférence épiscopale sur les ondes de la radio confessionnelle, Radio Maria. « Le gouvernement est tout à fait d’accord avec la proposition » de dialogue de l’Église catholique, « mais il n’y aura jamais de négociations avec ceux qui sont poursuivis pour insurrection et veulent ramener notre pays dans le chaos et la guerre », a expliqué mercredi 23 septembre le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe.

« Ceux-là, il n’y a d’autre solution que de les attraper et de les juger », a-t-il ajouté.

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Willy Nyamitwe n’a pas nommé les dirigeants visés, mais a exclu toute discussion avec le Cnared, coalition anti-3e mandat fondée en août et regroupant l’essentiel de l’opposition et de la société civile de l’intérieur ou en exil. « Le Cnared n’est pas reconnu par la loi et ses leaders ont promis de mettre à feu et à sang le pays. Le Cnared ne sera pas invité au dialogue » que le gouvernement compte lancer « incessamment », a-t-il expliqué.

Un nouveau médiateur ?

« Les Burundais sont capables de mener à bien ce dialogue sans apport extérieur », a poursuivi le responsable de la communication présidentielle, sans exclure à l’avenir la « contribution d’un médiateur », semblant écarter un retour du président ougandais Yoweri Museveni, qui avait en juillet tenté une médiation entre le camp présidentiel et les anti-3e mandat, lors d’un « dialogue » qui avait rapidement capoté.

Mi-septembre, le Parquet burundais avait annoncé avoir émis de mandats d’arrêt contre les « organisateurs de l’insurrection et autres putschistes en fuite à l’étranger », sans les citer.

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Quelques jours auparavant une commission d’enquête, créée par le même Parquet, avait recommandé des poursuites contre les principaux dirigeants – nommément cités – de l’opposition et de la société civile, les accusant d’avoir initié un « mouvement insurrectionnel » et d’être liés aux auteurs d’une tentative de coup d’État militaire, en mai à Bujumbura.

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