RDC : le gouvernement lève l’interdiction du film consacré à Denis Mukwege
Kinshasa a finalement levé lundi 19 octobre l’interdiction du film « L’Homme qui répare les femmes », consacré au chirurgien congolais Denis Mukwege, affirme un communiqué du ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende. Le célèbre médecin est internationalement reconnu pour son aide aux femmes violées dans l’est de la RDC.
L’Homme qui répare les femmes, réalisé par le cinéaste belge Thierry Michel et sa compatriote journaliste Colette Braeckman, est sorti en Europe au printemps. Mais début septembre, alors que le film devait être projeté à l’Institut français de Kinshasa, le gouvernement congolais avait finalement interdit sa diffusion.
Selon Kinshasa, le film, récompensé par plusieurs prix internationaux, témoignait d’une « volonté manifeste de nuire » à l’armée congolaise et de « salir » son image. Lambert Mende, par ailleurs porte-parole du gouvernement congolais, avait alors accusé le cinéaste belge Thierry Michel, auteur de plusieurs films sur le Congo, de faire mentir dans son commentaire les témoignages de personnes apparaissant à l’écran.
Mais le gouvernement en a finalement décidé autrement. Lundi 20 octobre il a relevé l’ »utilité » du film (« par-delà » la traduction litigieuse d’un de ses passages) pour accompagner « les efforts de la République démocratique du Congo et de la communauté internationale » pour lutter contre le fléau des violences sexuelles.
Une « atteinte inadmissible à la liberté d’expression »
Sous-titré La Colère d’Hippocrate, le film montre le combat du Dr. Mukwege dans son hôpital de Panzi, à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Dans cette institution qu’il a créée en 1999, Denis Mukwege aide à se reconstruire physiquement et psychologiquement les femmes victimes de viols.
L’ONU avait jugé l’interdiction du film en RDC était « une atteinte inadmissible à la liberté d’expression ». Le Dr Mukwege, lauréat en 2014 du Prix Sakharov pour les droits de l’homme du Parlement européen, y avait pour sa part vu un signe du « climat d’oppression » régnant dans le pays à l’approche des élections.
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