Centrafrique : le défi sécuritaire de la visite du pape François à Bangui

La présidente de transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a souhaité jeudi que le pape François maintienne sa visite fin novembre dans ce pays. Malgré le défi sécuritaire que la première visite papale sur le continent représente.

Le pape François au Vatican. © Alessandra Tarantino/AP/SIPA

Le pape François au Vatican. © Alessandra Tarantino/AP/SIPA

Publié le 12 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

« J’ai reçu le nonce apostolique qui m’a demandé ‘Madame la Présidente si vous pensez que le pape ne doit pas venir, dites-le nous‘. J’ai dit que le pape doit venir », a raconté Catherine Samba-Panza à la radio française RTL. « L’arrivée du pape sera une grande bénédiction. Je tiens à ce que le pape vienne. Quel que soit le destin qui nous sera réservé. Et je crois que par la grâce de Dieu, le pape viendra et il n’y aura rien », a-t-elle encore ajouté.

Mise en garde de la France 

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Mais face au défi sécuritaire, la France s’est de son côté montrée plus prudente. Le ministère français de la Défense, qui compte 900 soldats en Centrafrique, a mis en garde les services de sécurité du pape contre les risques d’une telle visite alors que le pays reste en proie aux violences interconfessionnelles et luttes de clans.

Si des inquiétudes ont été exprimées, aucune recommandation officielle n’a en revanche été adressée au Vatican, que ce soit pour annuler la visite, prévue les 29 et 30 novembre, ou en réduire le format. « Nous n’avons pas à exprimer de recommandations relatives aux déplacements d’un chef d’État dans un État tiers », a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.

Quelle sécurité pour les milliers de pèlerins attendus ?

Le défi sécuritaire ne concerne pas seulement le pape François. Des dizaines ou des centaines de milliers de pèlerins sont également attendus dans la capitale à l’occasion de la visite papale. Et face aux défis logistiques, les forces internationales présentes en Centrafrique pourraient rapidement être débordées.

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« La force française Sangaris n’aura pas suffisamment de capacités pour s’engager au-delà de ce qu’elle fait d’habitude en soutien de la Minusca (mission de l’Onu, 12 000 hommes) », a-t-on souligné mercredi 11 novembre dans l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves La Drian. « Sangaris assurera la protection de l’aéroport et fournira une capacité d’évacuation médicale des autorités en cas de nécessité mais ne pourra pas aller plus loin », a rappelé cette même source.

Quant à la Minusca, en première ligne dans la sécurisation du pays, elle est en discussion avec les services de sécurité du pape concernant la visite. Mais la force onusienne continue de faire face à une multitude de bandes armées issues de diverses rébellions.

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Au Kenya, une visite sous haute surveillance 

En dépit de la situation sécuritaire, la visite du pape reste donc au programme. « C’est le grand désir de François de s’y rendre », a souligné le père Ciro Benedettini, porte-parole adjoint pour la presse au Vatican, le 2 novembre.

Pour son premier voyage en Afrique, le pape François doit aussi se rendre en Ouganda et au Kenya. Là encore, la visite a été placée sous haute surveillance :  10 000 policiers seront déployés, a déclaré le porte-parole du gouvernement Manoah Esipisu, ajoutant que 10 000 membres du Service national de la jeunesse (NYS) aideraient les forces de l’ordre à gérer la foule.

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