UE – Afrique : les timides avancées du sommet de Malte sur l’immigration

L’Europe veut compter sur l’Afrique et la Turquie pour endiguer les flux de migrants. L’Union européenne (UE) a donc décidé jeudi 12 novembre lors du sommet de Malte d’apporter une aide financière à l’Afrique et de proposer un sommet à la Turquie.

Les dirigeants européens et africains à Malte, le 11 novembre 2015. © Alessandra Tarantino/AP/SIPA

Les dirigeants européens et africains à Malte, le 11 novembre 2015. © Alessandra Tarantino/AP/SIPA

Publié le 13 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Réunis mercredi 11 et jeudi 12 novembre à La Valette, à Malte, les dirigeants européens se sont mis d’accord pour offrir une aide financière de 1,8 milliard d’euros au continent africain en contrepartie d’efforts destinés à freiner les arrivées de migrants irréguliers en Europe. Un accord de principe car, pour les pays européens, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres.

La Commission européenne, qui débloquera les fonds pris sur le budget de l’UE, a donc appelé les 28 États membres à plus d’effort : pour l’heure, les promesses des pays européens n’ont en effet atteint qu’un total de 78 millions d’euros.

On ne peut pas insister à réadmettre les Africains chez eux pendant qu’on parle d’accueillir les Syriens et d’autres (…), c’est discriminatoire, a déploré Macky Sall

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Au-delà de l’ »insuffisance » des financements, notamment déploré par le président nigérien Mahamadou Issoufou, c’est surtout l’insistance des Européens à vouloir renvoyer chez eux les Africains en situation irrégulière qui a provoqué l’agacement de certains dirigeants africains, parmi la trentaine qui avaient fait le voyage vers Malte.

Parmi eux, Macky Sall a déploré l’ »énergie sur les migrants africains ». »On ne peut pas insister à réadmettre les Africains chez eux pendant qu’on parle d’accueillir les Syriens et d’autres. C’est un traitement différencié que nous condamnons, parce que c’est discriminatoire », a ajouté le président sénégalais.

Que prévoit le plan ? 

Malgré ces crispations, les dirigeants africains ont adopté avec leurs partenaires européens un plan d’action commun. Ce plan prévoit de favoriser la venue en Europe d’officiers d’immigration africains. Des expérimentations pourraient être menées dès l’an prochain avec au moins dix pays africains volontaires.

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Les Africains ont surtout insisté sur la nécessité de renforcer l’immigration légale vers l’Europe, dont ils ont souvent besoin économiquement, compte tenu de l’importance des sommes expédiées par les Africains vivant en Europe à leurs familles. Les Européens ont timidement répondu en acceptant le doublement du nombre de bourses d’étude en faveur des étudiants et chercheurs africains. Ils vont aussi lancer des « projets pilotes » regroupant des possibilités de migrations légales (de travail et d’étude), réservées à des pays africains sélectionnés.

L’UE veut aussi convaincre la Turquie 

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Alors que certains pays du vieux continent se barricadent face au flux de migrants qui ne se tarit pas, les dirigeants européens ont également annoncé la tenue « le plus vite possible » d’un sommet avec la Turquie pour la convaincre de freiner le flux de réfugiés. Reste que là encore, les pays européens devront mettre la main au portefeuille.

Le bon vouloir d’Ankara pose « des problèmes de financement », a reconnu le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. La Commission veut consacrer quelque trois milliards d’euros à aider la Turquie sur deux ans. Objectif : demander à la Turquie, qui accueille déjà 2,2 millions de réfugiés principalement syriens, de freiner leur départ, en lui donnant les moyens financiers d’en accueillir davantage. Un plan qu’Ankara qui n’a pas encore convaincu Ankara.

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