Centrafrique : le pape François est arrivé à la mosquée centrale au PK5 à Bangui
Pour son dernier jour de voyage sur le sol africain, le pape François s’est rendu lundi matin à la mosquée de Koudoukou au Pk5, un quartier musulman et exposé de Bangui.
![L’arrivée du pape François à la cathédrale Notre Dame de Bangui, le 29 novembre 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/11/30/pape_bangui.jpg)
L’arrivée du pape François à la cathédrale Notre Dame de Bangui, le 29 novembre 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA.
Le pape François a tenu à venir en Centrafrique, malgré un climat sécuritaire précaire et la mise en garde de la France. Et il a tenu à se rendre à la mosquée de Koudoukou, située dans un quartier musulman et très exposé de la capitale centrafricaine.
Peu après 8 heures (7 heures TU), le chef de l’Église catholique est arrivé à la mosquée pour saluer cinq imams qui le conduiront sur un podium à côté de la mosquée pour une courte cérémonie, dans un quartier soumis à un véritable blocus, d’où les musulmans ne peuvent sortir pour s’approvisionner sans risque de se faire tuer.
Brève (une demi-heure), la cérémonie sera pour autant symboliquement importante : un geste fort de confiance et de réconciliation, alors que la méfiance et la peur sont omniprésentes dans les différentes communautés.
« Groupes d’autosurveillance » des jeunes musulmans pour la sécurité du pape
Jorge Bergoglio devrait lancer à Koudoukou un appel à ne pas confondre la religion et un conflit où la religion sert de prétexte à des intérêts particuliers. En clair, le conflit centrafricain est politique, même si des miliciens des deux religions s’opposent.
Les Casques bleus (10 900 hommes dans tout le pays), le contingent militaire français (900) et la police centrafricaine quadrilleront Bangui, pour cette dernière journée. D’autant que les abords de la mosquée font l’objet d’affrontements armés ces derniers mois entre les Séléka, miliciens musulmans, et les miliciens chrétiens et animistes, les anti-balaka.
Selon Mauro Garofalo, de la communauté catholique de Sant’Egidio, la communauté musulmane attend cependant le pape avec faveur et espoir. « J’ai vu les efforts des jeunes musulmans du quartier dans les derniers jours, mais aussi des responsables, religieux et politiques, de la communauté, pour rénover le quartier. Ils ont aussi organisé des groupes d’autosurveillance », a-t-il relevé.
Pari gagné à Bangui
Après cette visite à la mosquée, le pape gagnera le complexe sportif Barthélémy Boganda, du nom d’un homme politique et prêtre catholique centrafricain, « père de la patrie », mort en 1960, peu après la proclamation de l’indépendance à laquelle il a contribué en tant que premier président du pays.
Dans ce stade qui peut accueillir 30 000 personnes, François fera un tour en papamobile et célèbrera sa dernière messe sur le sol africain. Il devrait lancer un dernier appel à cette nation à sortir de sa crise militaro-politique et morale.
Dans l’après-midi, François regagnera Rome après ses trois étapes très denses au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique.
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