Maroc : le Conseil des droits de l’homme plaide pour une plus grande liberté de manifester

Le 9 décembre, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), présidé par Driss El Yazami, a dévoilé deux mémorandums demandant l’élargissement du droit aux manifestations à tous les citoyens et soumettant l’intervention des forces de l’ordre à une décision de justice.

Driss El Yazami est le président du CNDH. © Hassan OUAZZANI/JA

Driss El Yazami est le président du CNDH. © Hassan OUAZZANI/JA

fahhd iraqi

Publié le 9 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Après son rapport sur l’égalité en matière d’héritage qui a provoqué une polémique au Maroc, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a présenté, ce 9 décembre à Rabat, le contenu des derniers mémorandums qu’il a adressés récemment au gouvernement. Le premier traite des rassemblements publics qui, parfois au Maroc, tournent aux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre quand ils ne sont pas tout simplement interdits au préalable.

Dans ce sens, le Conseil présidé par Driss El Yazami, préconise une révision du dahir de 1958 qui encadre ce genre de rassemblements. Pas moins de neuf articles de cette réglementation devraient être retouchés, selon le rapport. Il s’agit de ceux en relation avec les mesures communes aux réunions et aux rassemblements publics, mais aussi ceux qui traitent du recours à la force.

la suite après cette publicité

Tout un chacun a le droit de manifester

Parmi les propositions phares, on retiendra l’octroi du droit d’organiser des manifestations sur la voie publique aux personnes physiques et morales, sachant que la loi en vigueur limite ce droit aux associations, partis, syndicats et organismes professionnels. Pour ces derniers (associations, partis, syndicats et organismes professionnels), le CNDH recommande de les dispenser de la déclaration préalable en vue de tenir des réunions publiques.

Les déclarations devraient par ailleurs, selon le Conseil, pouvoir être effectuées par les organisateurs par voie électronique et ceux-ci devraient avoir la possibilité d’introduire un recours en référé contre la décision d’interdiction de manifester auprès du tribunal administratif.

Le recours à la force doit être encadré

la suite après cette publicité

Quant aux mesures concernant le recours à la force, le CNDH recommande que les interventions des forces de l’ordre doivent être effectuées sous le contrôle du procureur du roi, mais aussi l’introduction d’une nouvelle disposition qui consacre explicitement les principes de nécessité et de proportionnalité.

Financement des ONG simplifié

la suite après cette publicité

Dans son deuxième mémorandum qui planche sur la liberté associative, le CNDH préconise la simplification des procédures pour les ONG afin d’accéder au financement national et international. Autre mesure importante dans ce domaine : la possibilité accordée à des mineurs de plus de 15 ans de constituer des associations.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Driss el Yazami propose d’abolir la peine de mort. © ABDELHAK SENNA / AFP

Maroc : Driss El Yazami, toujours prêt !

Contenus partenaires