Réforme constitutionnelle au Rwanda : le « oui » obtient 98,13 % des voix

Les Rwandais ont voté massivement en faveur d’une révision de la Constitution qui doit permettre au président Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat et de potentiellement de diriger le pays jusqu’en 2034, selon les résultats partiels du référendum publiés samedi.

Vote du président rwandais, Paul Kagamé, le 18 décembre 2015 à Kigali. © Cyril Ndegeya/AFP

Vote du président rwandais, Paul Kagamé, le 18 décembre 2015 à Kigali. © Cyril Ndegeya/AFP

Publié le 19 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le « oui » en faveur de la réforme constitutionnelle obtient 98,13% des voix, contre 1,71% au non, selon des résultats officialisés par la Commission électorale et portant sur 21 des 30 districts, soit 70% du pays.

« Nous avons vu la volonté du peuple. Il est clair que ce que le peuple veut, il peut l’obtenir », a déclaré Kalisa Mbanda, le chef de la Commission électorale nationale après avoir annoncé ces résultats préliminaires.

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« Ils avaient demandé le changement de Constitution et ils l’ont obtenu », a-t-il ajouté, cité par le quotidien pro-gouvernemental New Times.

Il faisait peu de doutes que le oui l’emporterait largement. La révision avait été présentée comme une initiative populaire par les autorités, 3,7 millions de Rwandais ayant demandé par pétition un maintien au pouvoir de M. Kagame, 58 ans, après l’expiration en 2017 de son mandat, le dernier que lui permet l’actuelle Constitution.

Quelque 6,4 millions de Rwandais avaient été conviés à répondre par oui ou non à la question : « Êtes-vous d’accord avec la Constitution de la République du Rwanda telle que révisée pendant l’année 2015 ? ».

Dix ans supplémentaires pour Kagamé

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Divers articles ont été modifiés en novembre par le Parlement. Mais les deux changements cruciaux concernent les nouveaux articles 101 et 172 qui autorisent potentiellement M. Kagame à se maintenir au pouvoir pendant 17 ans supplémentaires.

Le nouvel article 101 continue de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, tout en abaissant sa durée de sept à cinq ans. Mais parallèlement, un nouvel article 172 stipule que la réforme n’entrera en vigueur qu’après un nouveau septennat transitoire, entre 2017 et 2024. Le président sortant y sera donc éligible, de même que légalement aux deux quinquennats suivants.

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Elu en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90% des voix à chaque fois, M. Kagame n’a pas encore dit s’il se représenterait en 2017. Il avait indiqué que sa décision dépendrait des résultats du référendum. L’ampleur du vote en faveur du « oui » devrait l’inciter à se présenter à nouveau.

Cette révision constitutionnelle a fait l’objet de critiques virulentes des partenaires internationaux du Rwanda, Etats-Unis en tête, qui ont appelé M. Kagame à quitter le pouvoir en 2017.

M. Kagame est l’homme fort du pays depuis juillet 1994 : à l’époque, sa rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) avait chassé de Kigali les extrémistes hutu et mis fin au génocide qu’ils avaient déclenché trois mois auparavant (800.000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi).

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