Érythrée : malgré la sécheresse, le président ne croit pas à une crise alimentaire
Le président Isaias Afwerki a assuré samedi qu’aucune crise alimentaire ne menaçait l’Erythrée malgré la grave sécheresse qui frappe des millions de gens dans son pays comme dans le reste de la Corne de l’Afrique.
![Le président érythréen, Isaias Afwerki, le 11 juin 2015 à Khartoum, lors d’une visite au Soudan. © Ashraf Shazly/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/01/23/088d346901858507fe71125e1e9df60684fbc3ee.jpg)
Le président érythréen, Isaias Afwerki, le 11 juin 2015 à Khartoum, lors d’une visite au Soudan. © Ashraf Shazly/AFP
La région est victime du phénomène d’El Nino qui fait alterner inondations et déficit de pluies, provoquant une augmentation du nombre de gens souffrant de la faim.
Mais le régime autoritaire et isolationniste du président Isaias rejette le principe d’une aide internationale, préférant suivre une politique d’auto-suffisance.
« Eu égard à l’insuffisance des récoltes qui touche toute la région de la Corne de l’Afrique, le président Isaias a déclaré que le pays ne sera pas victime de crise en dépit d’une diminution de la production agricole », a rapporté le ministère de l’information.
Le président Isaias a rendu hommage à « la politique judicieuse et à l’approche consistant à augmenter les réserves alimentaires stratégiques » suivies par le gouvernement.
En novembre, les Nations unies avaient averti que l’Erythrée figurait parmi les pays à risque, au même titre que les autres nations de la région.
Menace El Nino
« Le phénomène d’El Nino en cours, le plus important jamais enregistré, a provoqué une grave sécheresse dans ce pays de la Corne de l’Afrique, avec une baisse des récoltes de 50 à 90%, et même l’absence de récolte dans certaines régions », avait déclaré l’ONU.
Les Nations unies estimaient alors que plus de 10 millions de gens avaient besoin d’une aide alimentaire en Erythrée.
Très peu, voire aucune grande organisation caritative n’est autorisée à travailler en Erythrée, un pays où l’ONU n’a qu’un accès limité. La plupart des estimations sur la situation interne dépendent des informations d’origine gouvernementale.
Des milliers de gens fuient le pays chaque mois en raison de violations des droits de l’homme et d’un service militaire à durée indéterminée.
L’Erythrée constitue le troisième pays le plus représenté parmi les réfugiés qui tentent de gagner l’Europe, après les Syriens et les Afghans.
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