Abdelhakim Benbouabdellah : « Le marché algérien est ouvert à tout opérateur »

Pour attirer les investisseurs étrangers, les autorités algériennes ont récemment allégé les procédures d’installation. Interview d’Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire permanent du Conseil national des assurances.

Abdelhakim Benbouabdellah, à la tête du Conseil national des assurances algérien. © Lahcène Abib/J.A.

Abdelhakim Benbouabdellah, à la tête du Conseil national des assurances algérien. © Lahcène Abib/J.A.

Publié le 13 février 2012 Lecture : 2 minutes.

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Assurances : l’Afrique dans la course

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Jeune Afrique : Comment expliquez-vous l’essor du marché algérien des assurances ces dernières années ?

Abdelhakim Benbouabdellah : La levée du monopole sur les assurances, en 1995, a permis la création de compagnies privées, à capitaux algériens ou étrangers. Celles-ci représentent aujourd’hui 26 % du marché. À titre indicatif, en 2011, le chiffre d’affaires du secteur s’est situé autour de 90 milliards de dinars [environ 910 millions d’euros, NDLR], et nous nous attendons à une progression de 8 % à 10 % en 2012. Le marché algérien est vierge, c’est son principal point fort. Autre atout : l’expérience acquise par nos cadres au sein des compagnies publiques historiques. Côté points faibles, il existe un déficit important en matière de communication, et on constate un problème de disponibilité de la ressource humaine : nos cadres sont certes compétents, mais pas assez nombreux.

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En 2008, le règlement du litige entre Alger et les groupes français présents avant l’indépendance a permis la création de partenariats solides entre les deux pays. D’autres opérateurs étrangers ont-ils manifesté leur intérêt ?

Effectivement, le règlement de ce contentieux [né en 1966 avec la nationalisation des assurances] a permis à la Macif et à Axa d’engager des partenariats avec des entités publiques algériennes, ce qui a eu pour effet d’intéresser d’autres investisseurs étrangers. Des investisseurs belges, britanniques et moyen-orientaux sont prêts à s’installer en Algérie. Le marché est ouvert à tout opérateur, à condition qu’il respecte la réglementation en vigueur. À ce propos, les pouvoirs publics ont récemment mis en place une procédure pour faciliter l’installation des nouvelles compagnies. À l’avenir, elles ne seront plus tenues de passer par le Conseil national de l’investissement. Leurs dossiers seront gérés directement par le ministère des Finances, ce qui permettra un gain de temps appréciable.

Le processus de séparation entre les activités vie et dommages est-il achevé ?

La loi de février 2006 a obligé les assureurs à créer des filiales pour la branche vie, dans un délai de cinq ans. Les compagnies qui n’ont pas procédé à cette séparation ne peuvent plus proposer de contrats d’assurance-vie, mais peuvent continuer à gérer les dossiers qui ne sont pas encore arrivés à échéance. Le processus a donné des résultats satisfaisants, puisque le pays compte aujourd’hui six compagnies d’assurance-vie [sur un total de 19 compagnies d’assurances].

Le CNA, c’est quoi ?

Cadre de concertation entre assureurs, assurés, pouvoirs publics et personnel du secteur, le Conseil national des assurances est un organe consultatif, présidé par le ministre des Finances. Son avis est notamment requis pour l’étude des demandes d’agrément des compagnies.

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Comment expliquer que certaines compagnies aient refusé de s’engager dans l’assurance vie ?

Certaines compagnies n’ont peut-être pas les moyens financiers de créer une filiale vie. C’est une action qui relève avant tout d’une stratégie d’entreprise. Certains pensent aussi que le marché de l’assurance-vie n’est pas assez développé [7 % du chiffre d’affaires du secteur], à cause de la solidarité familiale et de la qualité de la couverture sociale en Algérie, qui reste relativement efficace. Le défi consiste justement à mettre en place une culture de l’assurance-vie. Pour cela, les compagnies devront innover afin de proposer des produits adaptés en matière de couverture santé et retraite.

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