Burundi : l’Union européenne menace de suspendre son aide après de sanglantes attaques à la grenade
L’Union européenne a menacé lundi le Burundi de suspendre son aide directe après les attaques à la grenade de la matinée. Un enfant y avait été tué et au moins 30 personnes blessées à Bujumbura.
Ces violences et l’absence de dialogue politique entre le régime de Pierre Nkurunziza et l’opposition ont conduit l’Union européenne (UE) à menacer de suspendre son aide directe à Bujumbura, mais la décision sera prise « dans les prochaines semaines », a expliqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à Bruxelles.
Lundi matin, au moins cinq grenades avaient explosé dans la capitale, tuant un enfant et blessant 32 passants, selon un bilan du porte-parole de la police Pierre Nkurikiye, interrogé par téléphone depuis Nairobi.
L’enfant, âgé d’une dizaine d’années, a été tué au marché de Siyoni, dans le quartier de Ngagara, dans le nord de la ville. Trois grenades, lancées par des hommes circulant à moto, ont explosé dans les quartiers centraux de Rohero et Buyenzi, et deux autres à Ngagara, selon des témoins contactés par l’AFP.
430 millions d’euros sur cinq ans
Avec une aide globale de quelque 430 millions d’euros pour la période 2015-2020, l’UE est le premier donateur du Burundi. « La pleine participation du gouvernement burundais dans le dialogue interburundais, comme exigé par le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union africaine, est essentiel », ont indiqué les 28 ministres européens des Affaires étrangères dans un texte adopté à Bruxelles.
« Toute autre avancée vers une désescalade et une ouverture politique seront aussi des signaux positifs très significatifs », poursuit le texte. Une « suspension de l’aide a été proposée », a expliqué Federica Mogherini à l’issue de leur réunion mensuelle, refusant d’en dire plus à ce stade.
L’Union africaine et l’ONU également présents
De son côté, l’Union africaine doit dépêcher prochainement une délégation de chefs d’État à Bujumbura. L’objectif sera double: convaincre le président Nkurunziza d’accepter le déploiement d’une force africaine d’interposition et surtout plaider pour la reprise de véritables pourparlers à Arusha en Tanzanie.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon devrait également insister sur ce point lors de sa visite au Burundi prévue les 24 et 25 février.
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