Fitch abaisse les perspectives de la note de la Tunisie
L’agence de notation a abaissé, de « stables » à « négatives » les perspectives de la note de la Tunisie, maintenue à « BB-« .
Dans son rapport publié le vendredi 04 mars, l’agence basée à Londres et à New York, attribue cette décision à la dégradation des perspectives de croissance du pays, conséquence des difficultés traversées par le secteur touristique dans la foulée des attaques terroristes du Bardo et de Sousse en 2015.
Des recettes touristiques en recul de 35%
Les recettes de l’industrie touristique en Tunisie ont baissé de 35 % en 2015, estime Fitch. « L’effondrement du tourisme dans le contexte des risques accrus de sécurité a contribué à un ralentissement de la croissance du PIB de +2,3 % en 2014 à +0,8 % seulement en 2015, son plus bas niveau depuis la révolution de 2011 », souligne Fitch.
L’agence a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Tunisie à +1,2 % pour 2016, contre +2 % auparavant, et à +2 % pour 2017, contre +3 % prévus précédemment.
Fitch souligne également un « affaiblissement » de la situation des finances publiques. L’agence estime que le déficit budgétaire a atteint 5,3% du PIB en 2015 (contre 4,5% toujours selon Fitch en 2014), en raison des augmentations de salaires, du coût de la recapitalisation des banques publiques mais aussi de la baisse des revenus tirés des impôts sur les entreprises, en dépit de la baisse des subventions à l’énergie.
Le budget 2016, regrette l’agence de notation, « est loin d’améliorer » la répartition des postes budgétaires, avec une masse salariale publique qui représente 60 % des recettes, tandis que les investissements en capital ont diminué. Ils atteignaient 5,3% du PIB en 2015, contre une moyenne 7,5 % durant les années précédentes.
Dans le même temps, poursuit Fitch, la dette publique (dont les deux tiers sont libellés en devises étrangères) approchait 53 % du PIB en 2015, contre un niveau médian de 43 % dans les autres pays notés « BB- » par l’agence, qui estime que la dette devrait encore croître à 58,4 % du PIB en 2017. La dette extérieure nette a atteint 46 % du PIB en 2015, contre 35 % un an plus tôt. Elle devrait atteindre 50 % d’ici 2017, avertit l’agence de notation.
Une facture énergétique moins lourde
Seul signe positif, le déficit de la balance courante devrait se résorber, en raison notamment de la baisse de la facture énergétique, résultat du recul du prix du pétrole. Il devrait atteindre 7,5 % du PIB en 2016 et 2017, contre 8,7 % en 2015.
Parmi les facteurs pouvant amener l’agence anglo-américaine à abaisser la note du pays figurent une déstabilisation politique du pays du fait de la menace terroriste ou de troubles sociaux, un accroissement de la dette publique et du déficit du compte courant. En revanche, une amélioration des perspectives de croissance et une réduction des déficits budgétaires pourraient conduire Fitch à relever la note de la Tunisie.
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