Stratégie : Arab Contractors, un empire africain

Active sur le continent depuis quarante ans, la quatrième entreprise égyptienne s’est récemment installée en Zambie et en Éthiopie.

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Publié le 4 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Pour l’Égypte, la situation en Libye est un facteur d’inquiétude. Pour The Arab Contractors, c’est le plus délicat des sujets du moment. Le groupe de construction égyptien avait fait de ce pays frontalier l’un de ses grands espoirs pour 2011. Historiquement implanté à Tripoli depuis cinq décennies, The Arab Contractors espérait retrouver une place sur le marché local – très disputé par les groupes chinois et turcs -, en grande partie grâce à un accord signé fin 2010 entre Tripoli et Le Caire, donnant aux compagnies égyptiennes une sorte de priorité dans les grands projets de construction.

Coup d’arrêt

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Désormais, tout est arrêté. Tout comme sont suspendues les ambitions récentes de la société de se développer au Moyen-Orient dans la construction de centrales nucléaires, en association avec son compatriote Orascom Construction Industries (OCI). Le domaine d’activité semble beaucoup moins porteur depuis la catastrophe récente de Fukushima, au Japon.

Quoi qu’il en soit, l’international reste au cœur de la stratégie de The Arab Contractors. Avec 60 000 employés et 2,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2009 (1,9 milliard d’euros à l’époque), la quatrième entreprise égyptienne est déjà bien placée dans son pays, où elle talonne l’autre géant qu’est OCI. Le groupe figure parmi les 200 plus grandes sociétés de construction au monde et réalise environ 15 % de son chiffre d’affaires hors de ses frontières.

L’année dernière, le ralentissement de l’activité en Égypte a été plus que compensé par de nouveaux développements à l’étranger. En Irak, The Arab Contractors a été choisi pour construire 1 million de logements. Surtout, l’entreprise a décroché deux grands contrats au Koweït, dont l’un – la construction d’un hôpital – est d’ores et déjà le plus grand chantier qu’elle ait jamais obtenu. Les deux projets représentent un montant total de plus de 1,4 milliard d’euros.

Présent dans 18 pays africains

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En Afrique, malgré des enjeux financiers plus modestes – surtout au sud du Sahara -, le groupe est solidement ancré dans le paysage du BTP. Présent sur le continent depuis quarante ans, il s’est installé l’année dernière en Zambie et en Éthiopie, portant à 18 le nombre de pays africains (hors Égypte) dans lesquels il opère. Il est très solide en Afrique du Nord, notamment en Algérie, où il a mené de nombreux projets d’infrastructures, et en Libye. Selon des déclarations de son PDG, Ibrahim Mahlab, à l’hebdomadaire égyptien Al-Ahram, The Arab Contractors compte désormais percer au Kenya et au Nigeria.

En Afrique subsaharienne francophone, le groupe est un acteur incontournable de la construction depuis de longues années, il y a décroché de nombreux contrats : pont sur la lagune Ébrié à Abidjan, routes au Cameroun… En Guinée équatoriale, où les projets d’infrastructures sont légion, The Arab Contractors s’est fait une place de choix : construction de la route de contournement de Malabo, rénovation du système d’assainissement et construction d’un pipeline d’eau…

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Concurrence chinoise

Mais, partout, la concurrence de l’empire du Milieu monte, notamment via les contrats passés d’État à État, qui donnent la prééminence aux firmes chinoises dans les grands chantiers. Refusant d’aborder cette concurrence de front, The Arab Contractors privilégie systématiquement la coopération avec les sociétés de construction de Pékin. Obligé d’opérer ainsi chez lui depuis quelques années, le groupe s’adapte volontiers dans le reste de l’Afrique. L’important est de continuer d’avancer. 

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