Nigeria : au moins dix morts dans des manifestations pro-Biafra

Au moins dix personnes sont mortes dimanche et lundi lors de manifestations de militants pro-Biafra, a indiqué mardi la police nigériane.

Manifestation en hommage à Chukwuemeka Ojukwu , chef de la guerre de sécession du Biafra, à Nnewi, dans le sud-ouest du Nigeria, le 29 février 2012. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Manifestation en hommage à Chukwuemeka Ojukwu , chef de la guerre de sécession du Biafra, à Nnewi, dans le sud-ouest du Nigeria, le 29 février 2012. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 31 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Selon le porte-parole de la police de l’État d’Anambra (sud-est), cinq corps ont été retrouvés à Onitsha, capitale de l’État. Cinq autres personnes ont été tuées dans l’État voisin du Delta, a indiqué la police nigériane. Celle-ci dit avoir ouvert le feu parce que des membres du mouvement Peuple indigène du Biafra (IPOB) avaient tiré sur les forces de sécurité déployées à l’occasion des manifestations, qui marquaient l’anniversaire du début de la guerre civile en 1967.

« Nous avons déployé nos agents pour nous assurer que la manifestation se passe dans le calme mais nous avons été surpris par la violence des manifestants », a affirmé Charles Muka, porte-parole de la police de l’État du Delta, cité par l’AFP. Des violences ont également émaillé les manifestations dans les capitales des États de Imo, Ebonyi, Abia et River, dans le sud-est du Nigeria.

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Le chef de la police fédérale nigériane, Solomon Arase, a prévenu mardi que tout membre de l’IPOB qui serait découvert en possession d’une arme serait arrêté et jugé. « La police continuera à travailler d’arrache-pied afin d’éliminer toute menace sur la sécurité intérieure du pays », a-t-il déclaré.

35 morts et plus de 50 blessés selon les indépendantistes

Mais le porte-parole de l’IPOB, Anayo Chukwu-Okpara, a nié ces accusations, et affirmé qu’au moins 35 membres de l’IPOB avaient été tués à Onitsha. De son côté, Prince Emmanuel Kanu, le frère de l’indépendantiste emprisonné Nnamdi Kanu, accuse la police d’avoir tué 20 personnes dimanche soir lors d’un premier rassemblement à Onitsha, et d’avoir ensuite tué 16 personnes et blessé une cinquantaine d’autres lundi, toujours à Onitsha. « Ils (la police, ndlr) ont bloqué les manifestants, puis ils ont commencé à nous tirer dessus, ils ont tiré sur 56 personnes, qui sont blessées », a-t-il affirmé.

« Notre seul crime a été de nous rassembler à la mémoire des personnes tuées entre 1967 et 1970 », a-t-il déploré. Depuis plusieurs semaines, la tension est encore montée d’un cran entre les autorités nigérianes et le groupe séparatiste biafrais dont le chef, Nnamdi Kanu, est détenu depuis octobre 2015 pour « trahison ».

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Les indépendantistes igbo réclament sa libération et la création d’un État indépendant au Biafra, région déshéritée du sud-est du pays. La sécession du Biafra, sept ans après l’indépendance du Nigeria, avait débouché sur un conflit féroce de trois ans (1967-70) et la mort d’environ un million de personnes, beaucoup ayant succombé à la maladie et à la famine.

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