CAN 2015 – Gradel : « La victoire ne pouvait pas échapper à la Côte d’Ivoire »
Samedi soir, Max-Alain Gradel, le milieu de terrain des Éléphants, l’avait juré : « si on gagne, je te rappelle. » Tôt lundi matin, quelques heures après la victoire face au Ghana (0-0, 9-8 aux t.a.b), le nouveau champion d’Afrique a tenu sa promesse, après une courte et nuit et un crochet par Abidjan, où les Ivoiriens seront fêtés par tout un peuple.
![Gradel : « La victoire face au Cameroun (1-0, le 28 janvier), a sans doute constitué un déclic ». © Issouf Sanogo/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/02/09/009022015122915000000touregradeloki.jpg)
Gradel : « La victoire face au Cameroun (1-0, le 28 janvier), a sans doute constitué un déclic ». © Issouf Sanogo/AFP
Jeune Afrique : Comment avez-vous vécu cette finale face au voisin ghanéen ?
Max-Alain Gradel : C’était fermé, tendu. On sentait qu’il y avait aussi pas mal de fatigue, pour les deux équipes. Avec les matches rapprochés, c’est difficile de récupérer. Mais on voulait tellement cette Coupe ! Lors des tirs au but, même quand le Ghana a mené 2-0, je n’ai jamais cessé d’y croire. Je priais. Je savais que la victoire ne pouvait pas nous échapper.
Pourquoi ?
Parce qu’il y avait de trop de signes positifs ! On avait battu le Cameroun (1-0), puis l’Algérie en quart de finale (3-1), le grand favori. On avait eu un peu de chance en finale, avec les tirs d’André Ayew et d’Atsu sur les poteaux. Et puis, c’est Copa Barry, notre gardien, qui marque le tir au but vainqueur, après avoir stoppé plusieurs tentatives ghanéennes. Il n’avait pas joué depuis le début de la CAN, et il a appris juste avant la finale qu’il jouerait. Encore des signes…
Hervé Renard a la gagne en lui. Il voulait que cette équipe soit avant tout un collectif, même s’il a y du talent. Et ça a marché…
La Côte d’Ivoire attendait ce titre depuis 23 ans, et l’accueil à Abidjan promet d’être extraordinaire…
Oui, c’est ce qu’on ne cesse de nous dire. On m’a raconté qu’après le titre de 1992, il y avait des gens partout, sur des kilomètres. Là, ce sera pareil. Il paraît que les rues sont pleines, que des ivoiriens ont dormi à l’aéroport pour nous attendre, que certains sont venus d’autres villes pour faire la fête avec nous. C’est extraordinaire. J’ai hâte d’y être.
Commencez-vous à réaliser que vous êtes champion d’Afrique ?
Pas totalement. La nuit a été très courte. D’ailleurs, il n’y a pas eu de nuit… Quand nous sommes arrivés pour disputer la CAN, la Côte d’Ivoire n’était pas le grand favori, et cela a mis un peu moins de pression. Mais au fond de nous, on savait qu’on pouvait faire quelque chose. L’équipe est montée en puissance, petit à petit, après deux matches nuls face à la Guinée (1-1) et au Mali (1-1), il y a eu cette victoire face au Cameroun (1-0), qui a sans doute constitué un déclic.
Pour une équipe en reconstruction, avec un nouveau sélectionneur, peut-on parler d’exploit ?
Non, car la Côte d’Ivoire reste une grande équipe. Mais beaucoup de joueurs ne sont plus là depuis la Coupe du monde, et pas n’importe lesquels : Drogba, Romaric, Zokora. Hervé Renard est arrivé début août, il a partiellement reconstruit la sélection, et il a la gagne en lui. Il voulait que cette équipe soit avant tout un collectif, même s’il a y du talent. Et ça a marché…
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