Tunisie : un projet de 2,6 million d’euros pour lutter contre la pénurie d’eau

Éclipsé par les bouleversements socio-politiques qui ont secoué la Tunisie ces dernières années, le projet Eau 2050 vient d’être relancé. Début juillet, la Facilité africaine de l’eau (FAE) a annoncé un don de plus de 1,3 million d’euros pour gérer l’eau de manière équitable, durable et efficiente dans le pays d’Afrique du Nord.

Un lac salé dans le sud tunisien. © rotermond24/Pixabay

Un lac salé dans le sud tunisien. © rotermond24/Pixabay

Publié le 8 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Lancé dans le cadre du Plan quinquennal de développement socio-économique de la Tunisie 2009-2014, le projet Eau 2050 revoit le jour avec une nouvelle feuille de route répondant aux exigences de la nouvelle Constitution tunisienne : le droit à l’accès à l’eau pour tous les citoyens, la conservation et la gestion durable de l’eau, le principe de discrimination positive en faveur des régions défavorisées ainsi que la décentralisation et la gouvernance locale.

Sous le seuil de « stress hydrique »

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« La majeure partie du territoire tunisien, situé entre la Méditerranée et le Sahara, est aride. Avec 450 mètres cubes d’eau par an et par habitant en 2015, le pays se trouve sous le seuil de stress hydrique et risque de voir la situation se dégrader d’ici à 2030 », prévient dans un communiqué publié le 1er juillet la Facilité africaine de l’eau (FAE), une initiative du Conseil africain des ministres chargés de l’eau (AMCOW), gérée par la Banque africaine de développement.

La FAE indique que le potentiel hydrique conventionnel de la Tunisie, constitué à 55 % par des eaux de surface et à 45 % par des nappes d’eau souterraines, est déjà quasi totalement mobilisé.

D’après une étude du World Resources Institute (WRI), rendu publique en août 2015, la Tunisie fait partie des pays les plus vulnérables au « stress hydrique » (ou pénurie d’eau) au cours des 25 prochaines années. Une vulnérabilité due principalement à une sécheresse croissante et à une répartition géographique très déséquilibrée du potentiel hydrique à travers le pays.

C’est à ces défis que le projet Eau 2050 veut contribuer à répondre. « Notre objectif est que la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 constitue pour la Tunisie un référentiel unique d’intervention pour tous », a déclaré Mohamed El Azizi, directeur de la FAE, cité dans le communiqué.

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Un co-financement international

Le coût total du projet s’élève à 2,655 millions d’euros, co-financé par trois dons : 1,345 million d’euros versés par la FAE, un montant minimal de 0,95 million d’euros de la Banque de développement allemande KfW, et 281 000 euros de la part de l’organisme de coopération technique allemand GIZ.

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Ce projet s’inscrit dans la stratégie 2012-2016 de la Facilité africaine de l’eau qui vise entre autres à la fourniture des bases nécessaires pour la préparation des avant-projets d’investissement détaillés en matière d’eau, d’agriculture et de développement régional. La FAE oeuvre aussi à l’amélioration de la gouvernance nationale et locale dans ces secteurs.

Le ministère tunisien de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche sera chargé de mettre en oeuvre le projet, et le gouvernement s’engage à participer à hauteur d’au moins 79 000 euros.

La nécessité d’améliorer l’accès à l’eau potable dans le pays est une priorité à laquelle des bailleurs de fonds ont déjà consacré plusieurs prêts ces dernières années, parmi lesquels l’Agence française de développement (41 millions d’euros depuis 2009) et la Banque africaine de développement (95 millions d’euros en octobre 2011).

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