La fin de l’épidémie d’Ebola est-elle proche ?
Alors que le nombre de nouveaux cas d’Ebola est retombé en janvier à son plus bas niveau depuis août en Sierra Leone et en Guinée, et depuis juin pour le Liberia, l’OMS et des professionnels du secteur médical mettent en garde contre un relâchement de la vigilance envers la maladie. Qui pourrait reflamber à la faveur de la saison des pluies et de la baisse des contributions internationales.
Chute drastique des nouveaux cas
Le nombre de nouveaux cas est actuellement divisé par 2 tous les 10 jours en Guinée, toutes les 2 semaines au Liberia et toutes les 2,7 semaines en Sierra Leone.
Comme le montre les graphiques ci-dessous, au Liberia, le nombre de nouveaux cas est passé la semaine dernière à 8, a annoncé l’OMS (5 selon le gouvernement), contre un pic de 300 par semaine en août et septembre 2014.
Cas confirmés de maladie Ebola notifiés chaque semaine au Liberia et à Monrovia (Source : OMS)
Même chose en Guinée, où 20 nouveaux cas ont été signalés la semaine dernière, contre 45 la semaine précédente.
En Sierra Leone, 117 malades ont été enregistrés la semaine dernière, contre 184 la semaine d’avant et 248 la semaine d’avant.
Cas confirmés d’Ebola notifiés chaque semaine en Sierra Leone et à Freetown ( source : OMS)
>> Lire aussi : Un an après le premier mort, dix chiffres sur un fléau
Levée des mesures de quarantaine en Sierra Leone
Face à ce reflux de l’épidémie, le président sierra-léonais a annoncé vendredi dernier la levée des mesures de quarantaine, jugeant que la "victoire était en vue". La Sierra Leone, qui compte six millions d’habitants, avait placé en quarantaine 6 provinces sur 14, soit près de la moitié de la population, en juillet 2014.
De son côté, le Sénégal a rouvert lundi ses frontières terrestres avec la Guinée qui étaient fermées depuis plus de cinq mois à cause d’Ebola.
Contributions en baisse alors que la saison des pluies approche
De son côté l’OMS a reconnu que des progrès importants avaient été accomplis, tout en prévenant que la situation restait "extrêmement préoccupante", surtout à l’approche de la saison des pluies. L’organisation réclame 312 millions d’euros pour pouvoir poursuivre ses programmes anti-Ebola dans les six prochains mois.
"Nous voyons le nombre de nouveaux cas baisser et, dans le même temps, les contributions aussi, ce n’est pas de cette manière que nous arriverons à zéro !", a ainsi lancé Bruce Aylward, chef des opérations Ebola pour l’OMS, vendredi 23 janvier à Genève.
"Nous sommes dans une situation toujours très inquiétante, surtout maintenant (…) que nous nous dirigeons vers la saison des pluies très, très bientôt. Cela va nous frapper en avril, mai, et rendra la réponse beaucoup plus compliquée".
Le au risque de relâchement de la vigilance
Sur le blog de la revue scientifique PlosOne, Tom Boyles, un médecin spécialiste des maladies infectieuses à l’université de Cape Town qui a participé à la mise en place des mesures de confinement à Freetown, prévient lui aussi que "la route menant à la fin de l’épidémie reste "longue et semée d’embûches".
"Veiller à ce que le dernier patient contaminé meurt ou guérisse sans avoir infecté quelqu’un d’autre sera plus facile à dire qu’à faire", écrit-il en mettant en garde contre le risque de relâchement de la vigilance au sein des équipes médicales et de la population en général, lorsque le nombre de personnes contaminées tombe à un niveau très bas.
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