Attentat de Nice : ce que l’on sait des complices de Mohamed Lahouaiej Bouhlel

Cinq suspects ont été mis en examen jeudi soir dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Nice. Inconnus des services de renseignement, ils étaient en contact avec l’auteur du massacre.

Des militaires sur la promenade des Anglais, à Nice, le 19 juillet 2016. © Claude Paris/AP/SIPA

Des militaires sur la promenade des Anglais, à Nice, le 19 juillet 2016. © Claude Paris/AP/SIPA

Publié le 22 juillet 2016 Lecture : 3 minutes.

Au fur et à mesure que l’enquête progresse, le caractère prémédité de l’attentat de Nice qui a fait 84 morts et plus de 350 blessés, ne fait plus de doute. Cinq suspects, en contact avec Mohamed Laouaiej Bouhlel, l’auteur du massacre, ont été mis en examen jeudi soir pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué le parquet de Paris le 21 juillet. Trois hommes d’origine tunisienne, âgés de 21 à 40 ans, et un couple d’Albanais.

Chokri C., Mohamed Oualid G. et Ramzi A. ont été mis en examen pour « complicité d’assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ». Artan H. et Enkeledja Z (tout comme Ramzi A.) ont été mis en examen pour « infractions à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste », a précisé le parquet. Tous trois sont soupçonnés d’avoir aidé l’auteur de l’attentat de Nice à se fournir l’arme avec laquelle il a tiré sur des policiers avant d’être abattu. Tous étaient inconnu des services de renseignement. Retour sur leur profil.

  • Chokri C., Tunisien, 37 ans
la suite après cette publicité

Ce Tunisien de 37 ans, au casier judiciaire vierge, est soupçonné d’être un des destinataires des cinq armes évoquées par le tueur dans un SMS. A-t-il participé à des repérages? D’après des images de vidéosurveillance, l’homme était le 12 juillet sur la promenade des Anglais aux côtés de Mohamed Lahouaiej Bouhlel à bord du poids lourd dont il se servira deux jours plus tard. Ses empreintes digitales ont été découvertes sur l’une des portières du véhicule.

Un message Facebook, envoyé le 4 avril 2016 par Chokri C. au tueur, intrigue aussi les enquêteurs : « Charge le camion, mets dedans 2 000 tonnes de fer (…) coupe lui les freins mon ami et moi je regarde ».

  • Mohamed Oualid G., 40 ans, Franco-Tunisien 

Les enquêteurs ont mis en lumière les très nombreuses prises de contact entre ce Franco-Tunisien âgé d’une quarantaine d’année, inconnu de la justice, et l’auteur de l’attentat de Nice : 1 278 appels depuis juillet 2015.

Mohamed Oualid G était également en contact avec Chrokri C., un Tunisien de 37 ans, également mis en examen jeudi soir (voir ci-dessus).

la suite après cette publicité

Le 10 janvier 2015, Mohamed Oualid G avait adressé un un SMS à Mohamed Lahouaiej Bouhlel: « Je ne suis pas Charlie… Je suis content, ils ont ramené les soldats d’Allah pour finir le travail ».

Des photos de lui, prises dans l’habitacle du camion les 11 et 13 juillet ont été retrouvées dans le téléphone de l’auteur de l’attentat de Nice. Les enquêteurs ont par ailleurs retrouvés des photos de lui, en train de se filmer sur la scène du drame, sur la Promenade des Anglais, juste après l’attentat.

  • Ramzi A., 21 ans, Franco-Tunisien
la suite après cette publicité

Ce Franco-Tunisien de 21 ans avait déjà été condamné à six reprises pour des délits (vols, violences et usage de stupéfiants) entre avril 2013 et mai 2015.

Quelques minutes avant le carnage, il a reçu deux SMS envoyés par Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Dans un des messages, ce dernier le félicite pour le « pistolet » qu’il lui a fourni la veille et évoque la fourniture de « cinq » autres armes, précisant que cette nouvelle livraison est destinée à une autre personne « et ses amis ».

Au cours d’une perquisition mercredi dans une cave d’un proche de Ramzi A., une kalachnikov et un sac de munitions ont été retrouvés. À ce stade, « on ne sait pas à quoi (le fusil d’assaut) était destiné », a indiqué François Molins. Plus de 2 500 euros en liquide et 200 grammes de cocaïne ont également été saisis à son domicile.

Lors de ses auditions, le jeune homme a désigné le fournisseur du pistolet comme étant un Albanais de 38 ans, Artan H., interpellé dimanche avec sa compagne.

  • Artan H., 38 ans, Albanais
    et Enkeledja Z., 42 ans, Albanaise

Ce couple d’Albanais est suspecté avec Ramzi A. d’avoir participé à la fourniture du pistolet automatique, un 7,65 mm, dont le tueur s’est servi pour tirer à plusieurs reprises sur des policiers avant d’être abattu.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires