Malawi : un homme séropositif qui déflorait des mineures reste en prison

Pour la deuxième fois, la justice du Malawi a refusé lundi la demande de libération sous caution d’un homme séropositif accusé d’avoir été payé pour déflorer plus d’une centaine d’adolescentes, dans le cadre de pratiques rituelles organisées par leurs parents.

Eric Aniva, le 15 août 2016 à Nsanje. © Eldson Chagara/AFP

Eric Aniva, le 15 août 2016 à Nsanje. © Eldson Chagara/AFP

Publié le 15 août 2016 Lecture : 1 minute.

Eric Aniva, 45 ans, restera en prison. Arrêté fin juillet après avoir confessé dans une interview à la BBC avoir eu des rapports sexuels avec des jeunes filles, en échange de quatre à sept dollars réglés par leurs familles, cet homme séropositif a vu, le 14 août, sa nouvelle demande de libération sous caution rejetée par la justice.

Le procureur Christopher Botoman a dit craindre qu’une fois libre Eric Aniva « intimide ou influence » des victimes pour les dissuader de témoigner.

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« La nature et le sérieux de l’infraction, ainsi que la sévérité de la peine s’il est condamné, font qu’il n’est pas dans l’intérêt de la justice de libérer l’accusé sous caution », a ajouté le procureur, rappelant que l’accusé pouvait s’enfuir au Mozambique, frontalier avec son village de Nsanje, dans le sud du Malawi.

Mais l’accusé a rejeté toute velléité de fuite, « dans la mesure où c’est une affaire qui ne m’inquiète pas », a-t-il dit.

Une première demande de libération conditionnelle lui avait déjà été refusée le 5 août.

Prison à vie

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L’homme, dont les deux épouses assistaient à l’audience, avait reconnu avoir eu des rapports non protégés bien qu’il soit porteur du virus du sida. Il avait affirmé que la coutume lui interdisait d’utiliser des préservatifs.

« Nous voulons qu’il rentre à la maison. Nous souffrons car nous n’avons plus rien à manger », a déclaré Fanny, 25 ans, la plus âgée de ses deux épouses. « Mais quand il est là, on ne souffre plus car c’est un homme et qu’il trouve le moyen de nous ramener de la nourriture à la maison. »

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Sophia, sa seconde femme, a de son côté assuré qu’il avait abandonné son activité de « hyène » depuis belle lurette. « Les voleurs et les meurtriers sont bien libérés sous caution, alors qu’est-ce qui pose problème avec notre mari ? »

Si Eric Aniva est reconnu coupable, il risque la prison à vie pour avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs de moins de 16 ans.

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