Maroc : le PAM dévoile son programme pour les législatives du 7 octobre

Les amis d’Ilyass El Omari ont présenté leur programme électoral ce lundi. Ils veulent augmenter le budget de la Culture et réformer la Moudawana. Un clin d’œil à leurs adversaires du PJD…

Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM et président de la région Tanger-Tétouan-El Hoceima. © Hassan Ouazzani / JA

Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM et président de la région Tanger-Tétouan-El Hoceima. © Hassan Ouazzani / JA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 6 septembre 2016 Lecture : 3 minutes.

À chaque sortie médiatique, il sort la grosse artillerie contre Abdelilah Benkirane. Mais il s’est retenu cette fois-ci. Ce lundi 5 septembre, Ilyass El Omari, secrétaire général du Parti Authenticité et modernité (PAM, opposition), a préféré le discours de la mobilisation à la veille des élections législatives du 7 octobre. « Nous devons sauver le Maroc et le PAM n’y arrivera pas tout seul. Tous les Marocains doivent y contribuer », a-t-il déclaré lors de la présentation du programme électoral de son parti à Casablanca.

Le changement dans la continuité

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« Sauver le Maroc » veut dire rompre avec « la mauvaise gestion » du gouvernement islamiste, dirigé par Benkirane. Dans leur programme, les Pamistes veulent créer « un nouveau modèle de développement » centré autour de 5 axes : le ciblage d’un taux de croissance dépassant les 6% (au lieu de 4,3% en 2015), le positionnement du Maroc en tant que hub régional, l’application de la régionalisation avancée, une distribution équitable de la richesse et l’élargissement de la classe moyenne.

Un nouveau modèle ? Pas si sûr. A quelques détails près, le programme électoral que le PAM a présenté s’inscrit globalement dans la continuité de la feuille de route socio-libérale mise en place par le roi Mohammed VI. Encouragement de l’emploi et de l’investissement public, poursuite de la réforme de la Caisse de compensation, taxation des produits de luxe… Les gouvernements précédents s’y sont tous rodés. Non sans difficultés. Car les résultats obtenus dépendaient du comportement de l’activité agricole et des prix des hydrocarbures qui obligeaient souvent le Trésor à s’endetter. À tel point que le taux de la dette publique s’est envolé à 81% du PIB. Un niveau « très critique » selon les amis d’Ilyass El Omari qui veulent le ramener à moins de 60%.

Réformer la Moudawana

Mais la principale nouveauté du programme du PAM, et qui le différenciera certainement de son rival le Parti justice et développement (PJD), est ailleurs. Le parti du tracteur (son emblème) veut doubler le budget de la Culture qui représente à peine 3% du budget de l’État et promouvoir la diversité culturelle du Maroc. Il veut aussi réformer la Moudawana « dans un sens plus favorable aux femmes et à l’égalité des genres », revoir le Code de la nationalité pour « permettre aux épouses marocaines de transmettre leur nationalité à leurs époux étrangers » et supprimer toute forme de discrimination dans le régime de sécurité sociale. Tout un chantier qui ne manquera pas de séduire dans les rangs des libéraux.

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Proche du système 

Créé en 2008 par Fouad Ali El Himma, conseiller du roi du Maroc, et un groupe d’anciens opposants de Hassan II, le PAM est arrivé rapidement à se faire une place dans l’échiquier politique marocain. Un an après après sa création, il arrive premier aux élections municipales de 2009 grâce au recrutement de personnalités politiques et d’un large réseau de notables. Lors des élections législatives de 2011, qui ont porté le PJD au pouvoir, il est quatrième avec 33 sièges au Parlement. En septembre 2015, date des élections locales, il confirme son leadership dans les communes en raflant encore une fois la première place.

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À couteaux tirés

Se positionnant dès sa création comme une alternative aux islamistes, le PAM veut maintenant diriger le pays. Il a en face un adversaire aguerri et qui tente de se repositionner en tant que défenseur du peuple. Depuis quelques mois, le PJD multiplie les sorties médiatiques contre « l’État profond », l’accusant de vouloir lui mettre les bâtons dans les roues afin d’empêcher sa victoire.

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