Entre Lagos et Abidjan : Maureen Ayité, la princesse du wax

Nous profitons d’une escale pour rencontrer Maureen Ayité, fondatrice de Nana Wax, une marque de prêt-à-porter plébiscitée aux quatre coins du globe et valorisant des matériaux inédits avec originalité.

Maureen Ayité, propriétaire de NanaWax boutique à Cotonou, Bénin. © Ruth McDowall pour JA

Maureen Ayité, propriétaire de NanaWax boutique à Cotonou, Bénin. © Ruth McDowall pour JA

Publié le 8 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La gare routière de Kaneshie jouxte le marché. © Ruth McDowall
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Elle vous reçoit à reculons, n’est pas vraiment d’humeur. Il est vrai que ces derniers mois, des interviews, elle en a déjà donné des tas. Et ce n’est qu’en parlant de sa marque de prêt-à-porter, Nana Wax, que Maureen Ayité, 27 ans, commence lentement à se détendre. Elle revient de Libreville, s’en va le lendemain pour un petit périple qui l’emmènera, à Abidjan, Montréal, Paris, puis Abidjan et Cotonou.

Ventes privées internationales

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Entre photo-shoots, livraison de marchandises, ventes privées ou intervention lors de conférence, communication sur les réseaux sociaux, la businesswoman assure tout, de « A à Z », faute de trouver « des partenaires ou employés assez formés, compétents et loyaux sur la durée » assume-t-elle. « Donc je tâtonne, lentement mais sûrement dans le développement de l’entreprise et c’est assez frustrant, avoue-t-elle. Surtout lorsque l’on connaît le potentiel de la marque, et celui du secteur de la mode en Afrique ».

Depuis sa création en 2012, Nanawax connaît en effet un succès de plus en plus important. Et si la marque n’a pas abandonné son mode de vente de prédilection, les ventes privées, qui se déroulent aujourd’hui à Paris, New York ou aux Barbades, elle compte désormais deux boutiques, l’une au centre de Cotonou et l’autre à Abidjan. Les deux villes où cette franco-béninoise a d’ailleurs grandi, avant de démarrer des études de langues à Paris et de lancer, avec moins de mille euros, sa propre affaire.

À la conquête d’un marché panafricain

Aujourd’hui, celle qui se considère avant tout comme une « panafricaine », fait venir ses matériaux (tissus, chaines, bois…) qu’elle choisis avec soin, des quatre coins du continent, pour un assemblage final dans ses ateliers béninois. Son rêve ? Ouvrir des boutiques dans toutes les grandes villes africaines, Naïrobi, Johannesburg ou Lagos, d’où viennent d’ailleurs déjà une partie de ses clientes, même si son premier marché reste, de loin, la France et ses nombreuses diasporas africaines.

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« Le secret est dans la différenciation. Toujours se poser cette question : qu’est-ce qui peut faire l’originalité d’un produit et conduire une cliente à attendre deux ou trois heures devant ma boutique pour se le procurer ? Mais au final, ce n’est pas si difficile de se démarquer, même s’il se crée en ce moment et tous les jours une nouvelle marque se disant spécialisée dans le wax, toutes se copient les unes les autres», assure cette fille d’une hôtesse de l’air et petite fille d’une revendeuse de pagnes, dont les parcours et la féminité l’ont toujours inspirée.

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