Burundi : cinq choses à savoir sur Evariste Ndayishimiye, le nouveau patron du CNDD-FDD

Le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, s’est choisi un nouveau secrétaire général, poste qui vient remplacer celui de président, le 20 août dernier, en la personne du général Evariste Ndayishimiye. Qui est-il ? Réponse en cinq points.

Le président burundais Pierre Nkurunziza au défilé militaire à l’occasion de la fête de l’Indépendance du Burundi, le 1er juillet 2015, à Bujumbura. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Le président burundais Pierre Nkurunziza au défilé militaire à l’occasion de la fête de l’Indépendance du Burundi, le 1er juillet 2015, à Bujumbura. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Armel Bukeyeneza

Publié le 8 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Un adepte du discours rassurant

Le nouveau chef du parti a fait usage de mots marquant un changement de ton à la tête du parti au pouvoir : « Le Burundi n’a qu’un seul problème : la pauvreté ». La phrase sonne comme un leitmotiv lors de toutes ses sorties médiatiques.

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Alors que son prédécesseur, Pascal Nyabenda, tirait à boulets rouges sur l’Occident, certains pays de la sous-région ainsi que l’opposition, les tenant tous pour responsables de la crise politico-sécuritaire et économique actuelle, Evariste Ndayishimiye préfère calmer le jeu : « Nous allons faire un travail qui va ramener la confiance de ces partenaires. En nous voyant sur le terrain, travaillant, parlant le même langage sur le développement du pays, ils vont se tourner vers nous et nous appuyer pour aller de l’avant », a-t-il rassuré le 23 août dernier, après les cérémonies de remise et reprise avec Pascal Nyabenda, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale.

Un homme influent

Éminence grise du pouvoir de Bujumbura, Evariste Ndayishimiye est connu pour avoir été toujours dans le cercle fermé des généraux, essentiellement constitué d’Alain Guillaume Bunyoni, ministre de la sécurité, et de feu Adolphe Nshimirimana, ancien patron du service des renseignements, assassiné le 2 août 2015. Un trio qui, selon les détracteurs du régime, dirigeait réellement le pays.

Un homme de l’ombre

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Ce qui le démarque : sa discrétion. Presque tous les hommes forts du régime ont eu, chacun à leur tour, l’occasion de se salir les mains. Mais dans les milieux politiques, Evariste Ndayishimiye est considéré comme celui qui a réussi à protéger son nom, à rester à l’abri des projecteurs. « Il est difficile de retrouver sa moindre implication dans les dossiers de sang et de grande corruption qui ont émaillé les dix dernières années », commente une source anonyme.

Un guerrier

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Natif de la commune de Giheta, dans la  province de Gitega (au centre du Burundi), Evariste Ndayishimiye, 48 ans, figure parmi les premières recrues des Forces de défense de la démocratie (FDD). En 1995, il échappe de justesse à la purge des étudiants hutus menée à l’Université du Burundi par certains de leurs camarades, des extrémistes tutsis. Il rejoint vite les FDD, qui ont pris les armes après l’assassinat du président Melchior Ndadaye, fin 1993. Durant toute une décennie de guerre, Evariste est commandant dans différentes régions et gravit tous les échelons pour enfin présider le bureau chargé de  la conception et de la planification de la politique de la lutte.

Un homme aux multiples fonctions

En 2003, quand le CNDD-FDD signe l’accord global de cessez-le-feu, les choses vont très vite : Evariste Ndayishimiye devient le chef adjoint de l’état-major. Puis entre 2006 et 2007 il est nommé ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. C’est après qu’il devient chef de cabinet militaire à la présidence, un poste qu’il occupera jusqu’en 2014 pour prendre, l’année suivante, la tête du cabinet civil. Parallèlement, Evariste Ndayishimiye dirige aussi, depuis 2009, le Comité National Olympique.

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