États-Unis : la communauté somalienne sous tension après l’attaque au couteau perpétrée par l’un de ses membres

La communauté somalienne du Minnesota exprimait sa crainte de représailles après l’attaque au couteau sur neuf personnes samedi dans un centre commercial très fréquenté. Cet acte a été revendiqué dans la foulée par le groupe État islamique, qui a déclaré que l’individu de 22 ans, d’origine somalienne, était l’un de ses « soldats ».

Le porte-parole de la communauté somalienne dans le Minnsota, lors d’une conférence de presse le 18 septembre 2016. © Dave Schwarz/AP/SIPA

Le porte-parole de la communauté somalienne dans le Minnsota, lors d’une conférence de presse le 18 septembre 2016. © Dave Schwarz/AP/SIPA

Publié le 20 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Bien que l’assaillant n’ait pas été encore officiellement identifié, la presse locale comme les responsables de la communauté somalienne affirment qu’il s’agit de Dahir Adan, un Américain de 22 ans originaire du pays de la Corne de l’Afrique. Celui-ci a été abattu par un policier qui n’était pas en service au moment de l’attaque.

Les porte-voix des Somaliens du Minnesota s’inquiètent de la possible fissure que pourrait créer un attentat dont ils se désolidarisent.

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« Nous condamnons fermement ce qui s’est passé », a dénoncé Haji Yussuf, cofondateur du groupe militant #UniteCloud, lors d’une conférence de presse. « Ceci ne reflète pas notre communauté, ce n’est pas ce que nous sommes. »

Le drapeau confédéré brandi

Selon des témoins, plusieurs pick-ups, dont certains surmontés du drapeau confédéré, symbole pour beaucoup de l’Amérique raciste et esclavagiste, ont vrombi dimanche soir dans un quartier où sont installés un grand nombre d’immigrés somaliens. Des motos sur lesquelles flottaient le même étendard faisaient également des rondes dans un autre quartier somalien.

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Les « injures racistes » ont fusé autant que les « gestes de la main », a déploré Justin Michael, membre de la communauté qui travaillait avec la police pour éviter que la situation ne s’envenime.

Amalgames persistants

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Et les responsables de la communauté, comme Lul Hersi, ont immédiatement commencé à recevoir des SMS de Somaliens apeurés. « Une personnes fait quelque chose, et toute la communauté doit payer pour les actes de cette seule personne », s’est-elle inquiétée.

Des Somaliens ont commencé à s’installer à St. Cloud dans les années 1990 et la diaspora a rapidement grandi ces dernières années. Une expansion qui s’est accompagnée de tensions et de harcèlements.

L’an dernier, des étudiants somaliens ont manifesté à deux reprises après qu’un camarade de la même origine a été faussement accusé sur les réseaux sociaux d’être un membre de l’EI.

Pour Ismail Ali, étudiant à l’université de St. Cloud, où Dahir Adan a également étudié, la ville se trouve à la croisée des chemins. « Nous pouvons soit choisir de laisser la haine l’emporter et être divisés, soit choisir de se rassembler et de s’aimer et d’avancer. »

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