Le Rwanda estime qu’il est temps pour le Maroc d’intégrer l’Union africaine

À l’occasion de la visite de Mohammed VI à Kigali, la ministre des Affaires Étrangères rwandaise Louise Mushikiwabo n’a pas manqué de souligner que le moment était venu pour le pays d’intégrer l’Union africaine (UA), 32 ans après son retrait de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

Le 20 juin, le roi du Maroc Mohammed VI a reçu le président rwandais, Paul Kagamé, à Rabat et a scellé avec lui de nouvelles relations diplomatiques. © Maghreb Arab Press (MAP)

Le 20 juin, le roi du Maroc Mohammed VI a reçu le président rwandais, Paul Kagamé, à Rabat et a scellé avec lui de nouvelles relations diplomatiques. © Maghreb Arab Press (MAP)

Publié le 19 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Alors que le Maroc a fait sa demande d’intégration auprès de l’Union africaine en septembre dernier, à l’occasion de la visite de Mohammed VI à Kigali la ministre rwandaise des Affaires Étrangères Louise Mushikiwabo a évoqué le sujet dès la première journée de cérémonie : « Pour nous, le moment pour le Maroc de rejoindre ses frères et ses sœurs est venu. »

Une déclaration bien accueillie du côté marocain, comme l’atteste la réaction de Salaheddine Mezouar, le ministre des Affaires Étrangères ; « Nos amis rwandais nous soutiennent (…) c’est l’écrasante majorité des pays africains qui soutiennent et applaudissent le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle, a pour sa part estimé le ministre marocain des Affaires étrangères. »

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Conflit territorial et tensions diplomatiques

Le Maroc avait quitté l’OUA en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique, avec qui elle est en conflit au sujet du Sahara occidental. Ex-colonie espagnole, le Sahara occidental est contrôlé depuis 1975 par le Maroc. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination, alors que Rabat propose comme solution une large autonomie sous sa souveraineté. Si le Maroc se rapproche de l’UA, il a bien précisé qu’il n’abdiquait pas ses ambitions territoriales pour autant.

Le cœur de ce voyage du roi du Maroc visait avant tout à signer une batterie d’accords économiques avec le Rwanda. C’est pourquoi Mohamed VI a rencontré mercredi le président rwandais Paul Kagame, avec lequel il a signé 19 accords bilatéraux.

Mohamed VI, qui devrait ensuite se rendre en Tanzanie et en Éthiopie – son programme exact n’a pas été communiqué – espère contribuer à renforcer la présence du Maroc en Afrique de l’Est et défendre sa candidature visant à réintégrer l’UA.

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Réorientation stratégique

Cette tournée se fait dans une zone qui était jusqu’à présent inaccessible pour le Maroc. « On n’a jamais eu de présence, ni diplomatique, ni économique, ni culturelle, ni historique en Afrique de l’Est », a expliqué un responsable marocain accompagnant le roi, sous couvert d’anonymat.

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« Au-delà de l’Afrique de l’Ouest et centrale, il faut s’ouvrir sur l’Afrique de l’Est et australe, c’est ce qui est en train d’être fait », a ajouté ce responsable.

« C’est également une manière d’aller vers des pays qui avaient historiquement des positions hostiles aux intérêts du Maroc », a-t-il reconnu, ajoutant qu’ils étaient considérés comme « alliés de l’autre partie », c’est-à-dire de l’Algérie.

Tout au long de cette tournée, a-t-il précisé, il y aura des accords pour l’installation de banques pour la coopération financière, pour des projets dans l’industrie pharmaceutique, le logement social, le tourisme, l’énergie solaire…

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