Côte d’Ivoire : des jeunes de Yamoussoukro attaquent un commissariat
Suite à la mort d’un homme de 22 ans arrêté par la police mercredi, des jeunes de Yamoussoukro ont exprimé leur colère contre les autorités en attaquant un commissariat de la ville dans la nuit de mercredi à jeudi.
Entre mercredi et jeudi, Yamoussoukro a connu une nuit agitée. La capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire a été le théâtre de violents affrontements opposant des jeunes de la ville aux forces de l’ordre dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 novembre. L’origine du conflit ? La mort, mardi, de Silué Tenan, 22 ans, suite à son interpellation par la police. Le jeune homme avait sauté du camion de police qui le transportait au commissariat du 2e arrondissement de la ville. Il s’était blessé dans la chute et avait été conduit dans la foulée à l’hôpital, où il est décédé des suites de ses blessures.
Barricades de pneus et de troncs d’arbres
Conséquence, à Yamoussoukro, des jeunes ont attaqués le commissariat en question, dans le quartier Dioulabougou. Les assaillants ont placé des barricades de pneus et de troncs d’arbres pour couper l’accès au commissariat avant de donner l’assaut et empêcher de ce fait tout renfort, a souligné une source sécuritaire, s’inquiétant d’un dérapage dangereux. Les combats ont duré plusieurs heures.
Ce nouvel épisode d’affrontement entre la jeunesse ivoirienne et les forces de l’ordre fait suite à de nombreux précédents plus ou moins sanglants. Dernier événement en date, la mort de quatre personnes, dont deux gendarmes, au cours de combats opposant la population du village de Niamoin, à 70 kilomètres de Bouna, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, après un contrôle de gendarmerie houleux.
La relation du peuple aux forces de l’ordre, un problème récurrent dans la société ivoirienne
En octobre dernier déjà, tous les policiers de la ville de Katiola, dans le centre-nord du pays, avaient été mutés après une bavure policière qui avait dégénéré en émeutes. Un commissariat avait été attaqué fin octobre à Daloa, à 380 km au nord-ouest d’Abidjan, par des assaillants non identifiés qui ont emporté des armes et libéré des prisonniers.
Ces attaques posent à la fois le problème des bavures récurrentes des forces de l’ordre et du respect qui leur est théoriquement dû dans ce pays où les armes circulent encore plus de cinq ans après la fin d’une décennie de crise politico-militaire sanglante, qui a fait des milliers de victimes.
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