Présidentielle en Gambie : le parti de Jammeh conteste les résultats devant la Cour suprême

Malgré la médiation ouest-africaine et les pressions internationales, le parti de Yahya Jammeh a officiellement saisi ce mardi 13 décembre la Cour suprême gambienne pour demander l’annulation des résultats de l’élection présidentielle du 1er décembre, remportée par Adama Barrow avec près de 19 000 voix d’écart.

Dernier meeting de l’ancien chef de l’État Yahya Jammeh, à Banjul, le 29 novembre 2016. © BANGALY TOURE POUR JA

Dernier meeting de l’ancien chef de l’État Yahya Jammeh, à Banjul, le 29 novembre 2016. © BANGALY TOURE POUR JA

Publié le 13 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

Selon le texte du recours déposé mardi 13 décembre par l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC, au pouvoir) dont l’AFP a obtenu copie, la Commission électorale « n’a pas correctement compilé les résultats ».

Toujours selon le même document, un nombre significatif de partisans de l’APRC « ont subi des intimidations qui les ont empêchés de voter » dans une région du pays, dénonce le parti de Yahya Jammeh. Le président sortant avait pourtant annoncé accepter sa défaite face à Adama Barrow, avant de se rétracter vendredi 9 décembre.

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Visite d’une délégation de la Cedeao 

Le recours vise la Commission électorale indépendante (IEC), dont les locaux ont été fermés ce mardi par la police, avant l’arrivée d’une délégation de chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, venus pour convaincre Yahya Jammeh de reconnaître définitivement sa défaite et de céder le pouvoir.

Auparavant, l’opposition avait indiqué craindre que le recours devant la Cour suprême  envisagé le week-end dernier par Yahya Jammeh ne lui permette de se maintenir en place au-delà de la fin de son mandat, prévue en janvier.

Pas de juge pour statuer

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« Je pense qu’il devrait démissionner maintenant », avait déclaré lundi Adama Barrow à l’AFP. »Il a perdu l’élection, nous ne voulons pas perdre de temps », avait-il ajouté. De plus, la Cour suprême n’étant plus au complet, désigner de nouveaux juges entraînerait inévitablement des délais supplémentaires, selon l’opposition, qui dénie de toute façon ce pouvoir au président sortant.

La saisine de la Cour doit intervenir dans les dix jours suivant la proclamation des résultats. Mais lundi 12 décembre étant férié, ce recours devait être déposé ce mardi au plus tard, selon plusieurs juristes.

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Faute de juges pour siéger à la Cour suprême depuis mai 2015, il n’existe en Gambie aucun mécanisme légal légitime pour statuer sur le recours électoral du président sortant, a estimé lundi l’Ordre des avocats, appelant Yahya Jammeh à céder immédiatement le pouvoir.

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