RDC : Samy Badibanga appelle la population au calme et les forces de l’ordre à la retenue
Le Premier ministre, Samy Badibanga, a appelé la population « au calme » et les forces de l’ordre « à la retenue », peu avant sa prise de fonctions, dans un climat explosif. Joseph Kabila, dont le mandat se terminait en théorie la nuit dernière, a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement.
![Déploiement de policiers à Kinshasa en RD Congo le 20 septembre 2016. © John Bompengo/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/12/19/rdc.jpg)
Déploiement de policiers à Kinshasa en RD Congo le 20 septembre 2016. © John Bompengo/AP/SIPA
Lundi 19 décembre, des heurts ont éclaté dans plusieurs villes congolaises, dont Kinshasa. 74 personnes ont été arrêtées, selon l’ONU. Ce mardi, des tirs ont été entendus à Lubumbashi, deuxième ville du pays.
C’est dans ce contexte que Samy Badibanga a déclaré à la presse vouloir lancer « un appel au calme, à la paix, la tranquillité sur toute l’étendue de la République ». Il a aussi demandé aux forces de l’ordre de « faire preuve de discipline et de retenue dans l’exécution de leur mission ».
Le Premier ministre a par ailleurs promis « d’améliorer le bien-être des jeunes » qui prennent part aux manifestations hostiles au pouvoir, promettant de travailler « pour relever les défis pendant cette période qui devra aboutir à des élections ».
Le pays plongé dans l’expectative
Alors que Joseph Kabila a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement quelques heures après la fin théorique de son mandat, le pays est plongé dans l’expectative.
« Je lance un appel solennel d’abord au peuple congolais à ne pas reconnaître l’autorité qui reste illégale et illégitime de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État qui est ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle », a pour sa part déclaré l’opposant historique Étienne Tshisekedi dans une vidéo postée sur YouTube dans la nuit de lundi à mardi.
Enfin, Étienne Tshisekedi a demandé « aux partenaires extérieurs ainsi qu’à l’ensemble de la communauté internationale, de ne plus traiter avec Joseph Kabila au nom de la RDC ».
« Profonde inquiétude » de l’ONU
La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo a fait part mardi 20 décembre de « sa profonde inquiétude » face à ce qu’elle a présenté comme une « vague d’arrestations et de détentions » au cours des trois derniers jours dans toute l’étendue de la RDC.
Depuis le 16 décembre, l’ONU a recensé 113 arrestations dans le pays, « dont des dirigeants et des sympathisants de l’opposition, des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l’Homme, des professionnels des médias ».
Selon la Monusco, la plupart des arrestations recensées par l’ONU ont été effectuées par la Police nationale Congolaise (PNC), l’Agence nationale de renseignement (ANR) et la garde républicaine. Elles auraient eu lieu à Goma (est), Kinshasa et Bukavu (est).
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