Burkina : la lente (et difficile) reconstruction du CDP

Alors que son mentor et une partie de ses cadres sont jugés cette semaine par la Haute cour de justice à Ouagadougou pour la répression de l’insurrection populaire d’octobre 2014, le parti de Blaise Compaoré est toujours en pleine restructuration.

Une affiche électorale du CDP à Ziniaré, au Burkina, le 24 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Une affiche électorale du CDP à Ziniaré, au Burkina, le 24 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

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Publié le 24 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Nombre d’entre eux étaient d’influents responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). À partir de jeudi 27 avril, les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré et ce dernier seront jugés par la Haute cour de justice pour leur rôle présumé dans la répression meurtrière de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Poursuivis pour complicité de coups et blessures volontaires et homicide volontaire, ils encourent jusqu’à la peine de mort – même si celle-ci n’est plus appliquée dans le pays depuis de nombreuses années. Exilé à Abidjan, l’ancien président, lui, sera absent et donc jugé par contumace.

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« Chasse aux sorcières »

Pour le CDP, ce procès est un nouveau coup dur, comme beaucoup d’autres subis depuis la chute de son chef il y a plus de deux ans et demi. Dans un communiqué, il s’est empressé de dénoncer un « règlement de comptes politiques » et a accusé le pouvoir en place de mener une « chasse aux sorcières ».

Des termes plus ou moins semblables à ceux utilisés à la fin du mois de septembre dernier, lorsque l’ex-parti présidentiel avait annulé la tenue de son congrès extraordinaire quelques jours avant son ouverture, invoquant « l’acharnement » du gouvernement contre ses responsables.

Pas de nouvelle direction avant 2018

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Entre les procédures judiciaires visant certains de ses membres et ses défaites lors des dernières élections législatives et communales, le parti de Blaise Compaoré fait aujourd’hui pâle figure. Malgré ces difficultés, il tente de se reconstruire, de la base militante aux instances dirigeantes.

En interne, l’idée d’un congrès extraordinaire pour renouveler la direction du parti, un temps envisagée, a pour l’instant été abandonnée. Selon Achille Tapsoba, le président par intérim du CDP, cette mission reviendra au prochain congrès ordinaire, prévu début 2018. « Nous ne pouvons pas prendre une telle décision avec un parti morcelé. Nous avons décidé qu’il fallait d’abord remettre nos structures locales en ordre de marche avant de choisir notre nouvelle direction », explique-t-il.

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Rapprochement avec les ex-alliés pro-Compaoré

En parallèle de ce long travail de restructuration, le CDP s’est rapproché de ses anciens alliés pro-Compaoré. Depuis octobre 2016, ils sont réunis au sein de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (Coder), une coalition d’opposition formée par les partis de l’ancienne majorité présidentielle.

Le 11 avril, une délégation de la Coder a été reçue par Blaise Compaoré à Abidjan. Selon ses membres, l’objectif de cette visite, qui a fait polémique à Ouagadougou, était avant tout de favoriser le processus de réconciliation nationale.

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