Thomas Nkono : « Je suis le seul Africain qui exerce des responsabilités dans un club de Liga »

Cela fait 14 ans que l’ancien gardien des Lions Indomptables du Cameroun est membre du staff technique de l’Espanyol Barcelone, où il a joué de 1982 à 2001. Thomas Nkono, 61 ans, participe à la formation des gardiens du club.

Thomas Nkono fait partie du staff technique de l’Espanyol depuis 14 ans. © Elemaki/CC/Wikimedia commons

Thomas Nkono fait partie du staff technique de l’Espanyol depuis 14 ans. © Elemaki/CC/Wikimedia commons

Alexis Billebault

Publié le 28 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Vous avez joué à l’Espanyol pendant neuf ans. Lors de votre départ, les dirigeants de l’époque avaient-ils envisagé pour vous une reconversion dans le club à la fin de votre carrière ?

Thomas Nkono : Absolument pas. Quand j’ai arrêté ma carrière en 1997, j’ai intégré le staff technique de la sélection camerounaise, alors entraînée par Claude Le Roy, notamment en vue de la Coupe du Monde 1998 en France. C’est en 2003 que le président alors en fonction (Antonio Baro, NDLR) m’a contacté pour me proposer d’intégrer le club, pour travailler avec les gardiens de l’Espanyol. Les jeunes et ceux de l’équipe réserve, dans un premier temps.

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Quand avez-vous commencé à travailler avec ceux de l’effectif professionnel ?

C’est Luis Fernandez, lors de son passage sur le banc de l’Espanyol en 2003-2004, qui a demandé et obtenu que j’intègre également le staff de l’équipe professionnelle. Je ne l’ai jamais quitté.

Pourtant, beaucoup d’entraîneurs ont défilé depuis…

Oui, mais à chaque fois, ils savaient que c’était moi qui étais en charge de l’entraînement des gardiens. Et cela n’a jamais posé le moindre problème. Il fallait juste que je montre mes compétences sur le terrain. Entraîner des gardiens demande aussi qu’on s’adapte. Le poste a beaucoup évolué ces dernières années. On demande aux gardiens de jouer haut, de jouer bas, d’avoir une bonne technique. Il y a un gros travail de terrain, mais aussi analytique à effectuer.

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Avez-vous vu vos prérogatives s’élargir ces dernières années ?

L’Espanyol n’a pas les moyens des grands clubs espagnols. On doit donc aussi miser sur la formation de nos joueurs. Un centre a été créé il y a quelques années, et il y a un staff spécifique dédié à la formation de nos gardiens de buts, qui doivent développer certaines caractéristiques au niveau du jeu. J’ai un regard sur la formation des gardiens.

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Il y a globalement assez peu d’Africains au sein des staffs techniques professionnels en Europe…

Oui. Et en Espagne, je suis le seul. Ce qui ne me surprend pas vraiment. Il y a des réseaux, et ce n’est pas toujours facile pour un étranger, Africain ou non, d’intégrer un club professionnel et d’y exercer des responsabilités. Moi, j’ai la chance de travailler dans un club où l’on me fait confiance. J’ai un vécu au niveau international, dont je fais profiter des gardiens. J’ai participé à la formation de gardiens qui évoluent aujourd’hui en Ligue 1 ou en Ligue 2 en Espagne.

Quel regard jetez-vous sur les gardiens camerounais actuels ?

Traditionnellement, il y a toujours eu de bons gardiens au Cameroun. On le voit actuellement, avec la nouvelle génération. Fabrice Ondoa (Atletico Séville, Ligue 2) est très doué, je suis d’ailleurs souvent en contact avec lui. Il fait preuve d’une grande maturité. André Onana (Ajax Amsterdam) est très bon également. Il y a aussi Carlos Kameni (Malaga), plus âgé et qui est peut-être le meilleur gardien camerounais du moment.

Pourriez-vous travailler à nouveau avec le Cameroun ?

Je ne sais pas… Cela semble difficile, je suis à l’Espanyol, je suis donc très occupé. Mais pourquoi pas, peut-être au niveau de la formation ?

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