Mozambique : le braconnage d’ivoire à l’échelle industrielle

Au cours d’un séminaire organisé à Maputo en présence de policiers diplomates et magistrats, lundi 22 septembre, des défenseurs de l’environnement ont sonné l’alerte contre la disparition des éléphants dans le pays à cause du braconnage intensif.  

Un troupeau d’éléphants dans le parc national de Niassa © AFP

Un troupeau d’éléphants dans le parc national de Niassa © AFP

Publié le 23 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

La chasse à l’éléphant se professionnalise au Mozambique. Fini les vieux fusils ou les techniques rudimentaires. Désormais les braconniers sortent les grands moyens comme des fusils à gros calibre, des armes automatiques ou encore des pièges qui blessent l’animal et provoque ensuite sa mort lente par gangrène.

Dans le parc national de Niassa, dans l’extrême nord du pays, "on a dénombré 22 éléphants tués en deux semaines début septembre", selon Carlos Pareira, de l’ONG new-yorkaise Wildlife Conservation Society (WCS). On va jusqu’à empoisonner des points d’eau entier dans la province de Tete, dans le but de piéger les pachydermes.

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Des statistiques alarmantes

L’éléphant d’Afrique est inscrit sur la liste des espèces menacées de la Cites, (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction). Sa population actuelle est estimée à environ 472 000 individus, menacés à la fois par le braconnage et la destruction de leur habitat naturel.

Selon un recensement de 2011, le parc de Niassa en abritait 12 000. Les braconniers en ont tué environ 1 500 en deux ans. Au total, près de 100 000 ont été tués en Afrique ces trois dernières années, selon différentes sources. Plus de 41 tonnes d’ivoire d’éléphant ont été saisies en 2013, soit la plus grande quantité enregistrée au cours des 25 dernières années souligne IFAW (Fonds international pour la protection des animaux).

L’Afrique du Sud abrite la part la plus importante de la population actuelle des éléphants du continent, soit 55% des animaux répertoriés en Afrique. Près de 28% d’entre eux vivent en Afrique de l’Est et 16% en Afrique centrale. En Afrique de l’Ouest, il ne reste plus que 2% des éléphants africains. Conséquence de l’intense trafic d’ivoire qui existe ces dernières années dans la région.

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Législation répressive

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Jusqu’en ce début d’année, le braconnage n’était puni que d’une simple amende. Le Mozambique, dont les éléphants sont menacés d’extinction d’ici huit ou dix ans selon certaines ONG, est soumis à une forte pression pour enrayer le braconnage. Ainsi, un nouveau texte qui entrera en vigueur fin 2014, prévoit un maximum de 12 ans de prison pour les braconniers. L’ambassadeur américain dans le pays Douglas Griffiths présent au séminaire, salue l’avancée législative et relève toutefois que le pays aura besoin de faire en sorte que la loi soit "totalement appliquée et respectée par tous".

L’ivoire du Mozambique se retrouve notamment sur le marché de Hong Kong et Taiwan, mais des objets artisanaux sont aussi fabriqués et vendus dans le pays même.

(avec AFP)

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