Mutineries en Côte d’Ivoire : des tirs à Bouaké et Abidjan malgré la mise en garde de l’état-major

Des tirs nourris résonnaient ce lundi matin à Bouaké, épicentre des mutineries frappant la Côte d’Ivoire depuis vendredi. D’autres tirs ont été entendus en provenance des camps militaires d’Akouédo, à Abidjan malgré une nouvelle mise en garde de l’état-major des armées dimanche. Dans le week-end, au moins six personnes ont été blessées par balles et un soldat démobilisé est mort de ses blessures à Bouaké.

Un militaire ivoirien à Abidjan en octobre 2015. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Un militaire ivoirien à Abidjan en octobre 2015. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

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Publié le 14 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Quelques heures après la nouvelle mise en garde de l’état-major des armées, des tirs nourris ont éclaté à Abidjan et Bouaké dans la nuit de dimanche 14 mai à lundi 15 mai. Ils se sont fait entendre toute la nuit et se poursuivaient ce lundi matin. À Abidjan, ils provenaient du camp d’Akouédo, le plus grand du pays, tandis qu’à Bouaké, les soldats mutins effectuaient des tirs en l’air dans les rues de la ville. « Nous n’avons pas pu dormir de la nuit », a confié un habitant à Jeune Afrique.

Ces nouveaux tirs ont éclaté quelques heures seulement après la mise en garde du chef d’état-major. Dans un communiqué, diffusé dimanche 14 mai, le général Sékou Touré a averti les mutins, dénonçant leurs « actes contraires à l’éthique militaire ». « Ces actes d’une extrême gravité sont contraires à la mission de protection assignée aux forces armées. En conséquence une opération militaire est en cours pour rétablir l’ordre », a-t-il fait savoir.

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Selon nos informations, une délégation de l’état-major avait rencontré des représentants des mutins dimanche après-midi. Les anciens comzones Issiaka Ouattara, Chérif Ousmane et Koné Zakaria, respectivement commandant de la garde républicaine, chefs du premier bataillon de commandos et de parachutistes (1er BCP) et de l’unité de commandement et de soutien (UCS), y ont participé. Cette rencontre sonnait comme l’une des dernières tentatives pour convaincre les mutins de regagner leurs casernes.

Un mort, des blessés par balles

Dans la matinée de dimanche, les militaires avaient empêché la tenue d’un rassemblement citoyen de protestation contre leur mutinerie autour du rond-point de la préfecture de police, dans le centre-ville de Bouaké. Selon l’AFP, vingt personnes ont été blessées dans ces violences. Parmi eux, six personnes (une femme et cinq hommes) ont été atteintes par des tirs et étaient soignées au CHU de Bouaké.

L’un des démobilisés blessé par balles samedi est décédé dans l’après-midi des suites de ses blessures. La veille, des mutins avaient ouvert le feu à l’encontre de plusieurs démobilisés, d’anciens rebelles non intégrés à l’armée.

Deux blessés dont un grave à Korhogo

À Korhogo, dans le nord du pays, les tirs en l’air des mutins ont également fait deux blessés samedi 13 mai, dont un grave. « Ils ont été blessés par des balles perdues, l’un est dans un état grave », a affirmé un démobilisé établi à Korhogo et contacté par téléphone dimanche midi.

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Selon plusieurs habitants, les mutins avaient alors regagné leur camp, aux abords duquel quelques barrages avaient été établis.

Une dizaine de militaires étaient dans la matinée présents au niveau du corridor proche du lycée Félix Houphouët-Boigny, selon le témoignage d’un habitant. « La circulation est fluide », précisait-il toutefois dimanche midi.

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