Rwanda : les messages des candidats à la présidentielle sur les réseaux sociaux seront contrôlés

Les candidats à la présidentielle du 4 août ne pourront pas publier ce qu’ils veulent sur les réseaux sociaux durant le temps de la campagne. La Commission électorale nationale (NEC) a mis en place des mesures en la matière, qui seront appliquées à compter du 14 juillet, premier jour de la campagne.

Paul Kagame, en septembre 2014 à New York, aux États-Unis. © Mark Lennihan/AP/SIPA

Paul Kagame, en septembre 2014 à New York, aux États-Unis. © Mark Lennihan/AP/SIPA

Publié le 29 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

La commission électorale nationale (NEC) va contrôler les messages que le candidats à la présidentielle rwandaise diffuseront sur les réseaux sociaux. Et ce à compter du 14 juillet, date du démarrage de la campagne électorale pour la présidentielle du 4 août prochain. Selon le président de la NEC, il s’agit de « limiter les dégâts et d’éviter des expressions, des paroles, des actes qui peuvent amener la population à des actes d’insécurité, au réveil du divisionnisme dans la population rwandaise ».

Des arguments qui ne rassurent pas l’opposition. Celle-ci a accueilli froidement la décision de la commission, craignant de ne plus être libre de critiquer le régime du président actuel, Paul Kagame, sous couvert « d’atteinte à la sécurité nationale ».

C’est injuste car nous estimons que les réseaux sociaux doivent être quelque chose de spontané

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« C’est injuste car nous estimons que les réseaux sociaux doivent être quelque chose de spontané » regrette auprès de l’AFP le candidat Frank Habineza, président du parti démocratique vert, unique formation d’opposition autorisée au Rwanda.

Besoin de se faire entendre

La femme d’affaire Diane Rwigara, candidate à la présidentielle le 3 mai, a dénoncé l’absence de liberté d’expression au sein du pays. « Les seules personnes qu’on entend sont celles qui encensent le régime. Il n’y a rien de mal à complimenter le gouvernement, mais il y a une catégorie de Rwandais dont les points de vue ont besoin d’être entendus » a-t-elle déclaré selon RFI.

Au total, ils sont quatre candidats d’opposition a avoir déclaré leur intention de participer à la présidentielle face au président sortant. Ils doivent encore recevoir l’aval de la commission électorale pour se présenter. En décembre 2015, les Rwandais ont voté massivement en faveur d’une révision de la Constitution (à98,13 %), ce qui permet aujourd’hui à Paul Kagamé de briguer un 3e mandat. Même s’il a assuré à Jeune Afrique qu’il s’agirait « sans doute » du dernier, l’actuel chef de l’État peut potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.

Si la constitution consacre le multipartisme, il n’existe pratiquement pas d’opposition dans le pays, le FPR contrôlant d’une main de fer les sphères politique, sociale et économique. Depuis la fin du génocide qui a fait d’avril à juillet 1994 environ 800 000 morts, le Rwanda est salué pour ses résultats économiques et sa stabilité mais critiqué pour ses atteintes à la liberté d’expression et son manque d’ouverture politique.

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