Tunisie : Emel Mathlouthi, la voix de la révolution privée de concert
La chanteuse Emel Mathlouthi qui n’a pas pu se produire en Tunisie depuis 5 ans vient de voir un de ses concerts annulé au festival de Carthage. Elle parle d’un « boycott » quand les organisateurs évoquent de simples contraintes budgétaires.
Emel Mathlouthi a accédé au rang d’icône du printemps arabe en entonnant un chant de révolte au milieu d’une foule de centaines de manifestants à Tunis en 2011. Ce sont les réseaux sociaux qui lui ont apporté la célébrité. Et c’est grâce à eux, encore, qu’elle entend réparer une nouvelle injustice. Elle vient de rendre public sur Facebook un mail assez sec du directeur de festival de Carthage, Mokhtar Rassaâ, lui signifiant en quelques phrases lapidaires qu’un concert prévu le 9 août prochain en compagnie de 50 musiciens locaux et internationaux ne pouvait finalement avoir lieu pour « cause de contraintes budgétaires ».
La chanteuse engagée qui n’a pu se produire dans son pays d’origine depuis 5 ans parle de « boycott ». Certains y voient l’intervention de Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, qui ferait pression sur la gestion du festival.
Contacté par Jeune Afrique, Mokhtar Rassaâ se veut rassurant : « Nous sommes encore en discussion sur la conception artistique du projet, son coût, et qui dit discussion dit proposition et dialogue, souligne-t-il. J’avoue que le budget alloué cette année par la tutelle est inférieur à celui de l’année précédente en plus de la dévaluation du dinar. Ces données nous ont obligés à revoir la programmation à deux reprises (…) Nous souhaitons la présence d’Amel Mathlouthi dans la prochaine édition du festival qui cherche à l’honorer et la soutenir. »
https://www.youtube.com/watch?v=tT460cZhqkI
Consultez ci-dessous le document de la réponse intégrale que le festival a fait parvenir à Jeune Afrique.
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