L’Union européenne verse 10 millions d’euros au Niger pour lutter contre la migration illégale

Agadez, au centre du Niger, est traversée par de nombreux migrants clandestins souhaitant rejoindre l’Europe en passant par la Libye. L’Union européenne a annoncé aujourd’hui avoir débloqué 10 millions d’euros pour aider le gouvernement nigérien à lutter contre la « migration irrégulière ».

Sépulture de migrants retrouvés morts de soif dans le désert nigérien en 2013. © Almoustapha Alhacen/AP/SIPA

Sépulture de migrants retrouvés morts de soif dans le désert nigérien en 2013. © Almoustapha Alhacen/AP/SIPA

Publié le 17 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

C’est une aide de 10 millions d’euros (6,5 milliards de francs CFA) que vient de verser l’Union européenne (UE) au Niger pour lutter contre le passage de migrants ouest-africains. Après ce premier geste de 10 millions d’euros, un autre versement devrait être fait par l’UE d’ici fin 2017.

Plus grande ville du nord nigérien, Agadez est l’un des plus importants points de passage de ces hommes, femmes et enfants qui, déterminés à rejoindre le vieux continent, paient le prix fort aux passeurs dans l’espoir de traverser du désert du Ténéré. Parfois, au péril de leur vie.

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Cette aide de 10 millions d’euros a été attribuée récemment au Trésor nigérien au titre du fonds fiduciaire d’urgence mis en place en 2016 par l’UE pour « lutter contre les causes profondes de la migrations irrégulière », selon l’argumentaire développé alors par l’Europe. Une liste des pays prioritaires avait alors été établie. Au premier rang : le Niger.

« Un cimetière à ciel ouvert »

Bruxelles s’est dans un premier temps félicité d’avoir vu baisser le nombre de migrants tentant la traversée du désert. Mais si les chiffres publiés alors semblaient aller dans le sens voulu par l’UE, il semble cependant que les drames humains ne se soient pas calmés pour autant.

« Des centaines de migrants ouest-africains ont été retrouvés morts, ou sont portés disparus, ou ont été sauvés in extremis dans le Sahara nigérien », rapportait récemment une trentaine d’élus de la région d’Agadez. Selon eux, le désert du Ténéré est même devenu un « véritable cimetière à ciel ouvert » et le décompte des migrants fauchés sur la route qui devait les mener jusqu’en Europe ne cesse de grossir depuis le début de l’année.

Pour les seuls mois de mai et juin 2017, plus d’une cinquantaine de personnes – y compris des enfants en bas âge – ont été retrouvés morts en plein désert. Déclarés disparus, une cinquantaine d’autres personnes a très probablement péri durant la traversée, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

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Niamey redouble d’effort

« Le Niger n’a cessé de coopérer étroitement avec l’UE, notamment pour combattre le trafic de migrants, devenant un exemple de la manière dont l’UE et ses États membres peuvent combiner les divers outils disponibles dans le cadre d’une approche globale », assurait un communiqué de presse de l’Union européenne, diffusé fin 2016.

Niamey a voté en 2015 une loi stricte, qualifiant de crime le fait de faire passer les frontières à des migrants illégaux. Un crime passible de peine pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison. Dans le même temps, l’armée nigérienne a multiplié les patrouilles dans la région d’Agadez, avec pour objectif d’intercepter les migrants sur le point de traverser le désert. Autant de mesures qui n’ont toutefois pas été suffisantes pour décourager trafiquants et migrants d’emprunter la voie d’Agadez.

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