RDC : quel impact ont les journées villes mortes ?

Une fois de plus, ces 8 et 9 août, la principale plateforme de l’opposition congolaise avait appelé à la journée ville morte dans tout le pays. Objectif : réclamer la publication du calendrier électoral qui se fait attendre. Un appel plutôt bien suivi mardi, nettement moins ce mercredi.

Dans les rues de Kinshasa en RDC le 2 février 2017. © John Bompengo/AP/SIPA

Dans les rues de Kinshasa en RDC le 2 février 2017. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 9 août 2017 Lecture : 2 minutes.

« À Kinshasa, la population a reçu 5/5 l’appel à la journée ville morte hier », se réjouit au bout du fil ce mercredi  Martin Fayulu, l’un des leaders du Rassemblement, qui se trouve actuellement dans la capitale congolaise. Un calme inhabituel a en effet régné mardi 8 août dans la ville.

Martin Fayulu tire une conclusion : « Le peuple congolais soutient l’accord issu des discussions de la Cenco [accord du 31 décembre, NDLR] et vient encore une fois de le démontrer. »

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Félix Tshisekedi, président de la plateforme de l’opposition, de même que plusieurs autres hommes politique, ont d’ailleurs réagi sur Twitter, remerciant le peuple congolais d’avoir suivi l’appel à la journée ville morte.

Mais ce mercredi, dès le matin, le marché centrale de Kinshasa a repris vie, et les commerces ont rouvert. « Les activités reprennent timidement », confirme à Jeune Afrique Jean-Marc, qui tient un petit business dans la vente des cartes prépayées.

En province, journées villes mortes à demie teinte

Même schéma dans les villes de province. À Lubumbashi, deuxième ville du pays, la journée ville morte a également été suivie mardi. « La ville a fonctionné au ralenti, les tracasseries policières persistent, les barrages dans les coins stratégiques de la ville sont toujours aussi remarquable » , témoignait hier Dieudonné Bamoina, directeur de cabinet de l’opposant Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Il signale par ailleurs des accrochages entre les jeunes identifiés comme des proches de ce cadre du Rassemblement et les forces de l’ordre. Ce mercredi, selon lui, « la situation reste tendue » dans la ville. Mais elle est à peu près revenue à la normale.

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À Goma, « toutes les activités ont repris normalement » ce mercredi, même si le mot d’ordre du Rassemblement a été suivi mardi, selon une source politique locale. Qu’en conclure, quant à l’efficacité sur le long terme des journées villes mortes ?

« Cela ne suffit pas pour chasser Kabila »

Ces deux dernières journées villes mortes ne sont pas les premières de l’année. Le 31 juillet déjà, le Mouvement citoyen Lucha et la société civile avait par exemple appelé à une marche pacifique dans l’ensemble du pays. Pour la même raison : mettre la pression sur la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) afin qu’elle publie le calendrier électoral. Et puis, comme l’explique Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moise Katumbi, dans une interview accordée à Jeune Afrique, ces journées constituent  « un sacrifice pour chaque famille congolaise ».

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Par ailleurs, Martin Fayulu, qui a organisé une tournée de sensibilisation quelques jours avant les journées villes mortes des 8 et 9 août, dans la province du Bandundu, le reconnaît : « Cela ne suffit pas pour chasser Joseph Kabila immédiatement du pouvoir. »

Toutefois, pour le chef de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) , les journées villes mortes font « monter la pression avant la date ultime du 31 décembre 2017 ». Il rappelle aussi l’objectif de sensibilisation de la population qu’ont ces journées. Elles « font partie des mesures prises par le Rassemblement à l’issu du conclave », ajoute-t-il.

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